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Crispr-Cas9 : 1ers humains génétiquement modifiés

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04 Août 2017 Crispr-Cas9 : 1ers humains génétiquement modifiés
1ers humains génétiquement modifiés : une réalisation technique qui fait bon marché de l’espèce humaine

 

La revue Nature vient de publier des travaux relatifs à la modification du génome d’embryons humains par les « ciseaux moléculaires » Crispr-Cas9.

La fondation Jérôme Lejeune souhaite apporter des éléments complémentaires essentiels, de nature à corriger l’engouement médiatique et susciter une compréhension plus complète de ce qui se joue. En effet les enjeux de ces travaux ne se situent pas uniquement sur le plan technologique. Des « craintes éthiques » sont partiellement évoquées et trop rapidement évacuées. L’accent est mis sur l’innovation et la perspective thérapeutique, alors que les principaux enjeux anthropologiques sont minorés ou oubliés.

  • Les travaux ont nécessité la destruction de plusieurs dizaines d’embryons humains.

Or, le sacrifice d’êtres humains pour la recherche, fussent-ils minuscules, fusse pour servir d’autres êtres humains, n’est pas éthique. On n’a entendu personne, aucune autorité morale en France, s’en émouvoir.

 

Il est par ailleurs inquiétant de trouver le mot « œuf », pour parler de l’embryon formé d’une à trois cellules, sous la plume de certains experts et journalistes.

 

  • Les inquiétudes éthiques mentionnées dans les médias portent uniquement sur le risque de la fabrication d’enfants à la carte à partir de critères comme la couleur des yeux ou la force physique. Outre le fait que ce risque est  réel, cette mention laisse entendre que la fabrication d’enfants en soi, et la fabrication d’enfants sur d’autres critères, notamment celui de la santé, seraient acceptables. Accepter la fabrication d’enfant sur quel que critère que ce soit conduit à anéantir la considération que la société porte à l’enfant, à la personne malade, celle porteuse de handicap, et à développer une médecine eugéniste.

 

  • L’absence d’implantation des embryons génétiquement modifiés joue le rôle de la limite destinée à rassurer ceux qui s’inquiètent que la modification génétique soit transmissible aux générations suivantes. Cette limite n’est pas efficace, elle n’est que provisoire. En effet, la perspective annoncée est bien la naissance d’enfants après modification (quand ils sont au stade d’embryon à une cellule) de leur génome. La modification génétique impactera leurs gamètes : elle sera donc transmissible à leur descendance.

 

Quel impact en France ?

Malgré l’interdiction en droit français, de la création d’embryons pour la recherche et de la création d’embryons transgéniques (Article L2151-2 CSP) et malgré la ratification par la France de la convention d’Oviedo (qui autorise les interventions sur le génome humain uniquement si elles n’entraînent « pas de modification dans le génome de la descendance »), la fondation Jérôme Lejeune rappelle qu’une équipe de chercheurs a été autorisée en France à créer des embryons génétiquement modifiés. C’est pourquoi elle conteste la légalité de cette recherche pour faire arrêter ces travaux déjà en cours.

A l’approche de la révision de loi bioéthique annoncée à partir de 2018, la fondation Jérôme Lejeune développera d’autres actions, des opérations de sensibilisation et des mobilisations, pour protéger l’intégrité du patrimoine génétique de chaque être humain. Il en va du destin de l’humanité.

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