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« Bienvenue dans un monde meilleur »

Témoignage
03 Juin 2016 « Bienvenue dans un monde meilleur »

Justine Durmont, maman de la petite Ava (3 ans, porteuse de trisomie 21 et suivie à l’institut Lejeune), nous transmet ce texte, afin “que toute mère qui met au monde un enfant différent puisse entendre qu’elle pourra être heureuse un jour, contrairement à ce que prétend la société”.

« Bienvenue dans un monde meilleur »

“Voilà ce que je dirai à une mère qui viendrait de donner la vie à un enfant porteur de handicap. Je serai sincèrement heureuse pour elle. Je lui dirai qu’elle s’apprête à vivre la plus grande, la plus pure et la plus belle expérience de sa vie.

C’est vrai que la vie m’a blessée d’abord, que l’on m’a vu souffrir profondément et crié à l’injustice.

Mon quotidien parait plus difficile, semé d’embûches, de rendez-vous médicaux, d’incertitudes, d’opérations, de nouveaux diagnostiques, de nouvelles remises en questions.

Mais aujourd’hui je n’essaye plus de comprendre pourquoi tout cela m’est tombé dessus. Je sais juste que c’est le parcours de ma vie. Et je suis tellement reconnaissante de la vie. Je pense être tellement plus proche du bonheur que beaucoup d’autres pour qui tout a l’air de bien aller. Tout me parait plus clair. Ma vision est plus pure. Je suis plus juste. Je suis de loin une meilleure personne.

Je salue ceux qui décident de mettre au monde leur enfant tout en ayant reçu le diagnostique du handicap pendant la grossesse. Ils me réconcilient avec l’humanité. Je regrette qu’il y ait tant de personnes qui les critiquent, les prennent pour des fous, les persuadent d’éliminer leur enfant.

Je ne blâme pas les mères désemparées qui trouvent la force de confier leur enfant à une famille disposée à lui donner plus d’amour qu’elle ne s’en sente capable. J’aurai juste aimé qu’elles n’aient pas eu à subir le poids de cette société.

Je ne pense pas y être arrivé mais j’aimerai que mon parcours ne soit pas perçu comme une épreuve que l’on ne souhaiterait à personne. Je ne voudrais pas que l’on me plaigne. J’aimerai qu’au contraire on puisse comprendre qu’expérimenter l’amour au-delà de toute performance est la plus belle des choses. J’aimerai que l’on accepte le chemin de notre vie, quel qu’il soit.

Il y a une partie de moi qui souffre, bien sur, de ne pas pouvoir percer le mystère de ma fille, mais la seule chose dont je sois absolument certaine c’est que j’accepte et j’aime ce qu’elle est, et je remercie la vie pour tout ce qu’elle m’a permis de comprendre.”

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