Dès le lendemain du premier tour de la présidentielle, le vainqueur a annoncé que l’euthanasie serait la grande loi sociétale du quinquennat. Une réforme qui ne sera pas difficile à conduire tant les esprits ont été préparés à cette évolution. Le succès de la loi annoncée repose sur une mécanique inéluctable : le continuum entre l’arrêt des soins et l’euthanasie.
Pour bien comprendre, revenons en arrière. La loi Leonetti de 2005 a autorisé l’arrêt des traitements qui ont pour seul effet le maintien « artificiel » de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’Etat de juger légale la décision de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation « artificielles » d’un homme – Vincent Lambert – incapable d’exprimer ses volontés et qui n’était pas en fin de vie. Au regard des souffrances provoquées, la loi Claeys-Leonetti de 2016 a associé systématiquement le protocole à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Une pratique qui vise à accélérer voire à provoquer la mort du patient. Aujourd’hui, les partisans de l’euthanasie ont beau jeu de dénoncer l’hypocrisie d’un système qui conduit à faire mourir une personne consentante dans un délai qui peut aller jusqu’à trois semaines alors que quelques heures suffisent.