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PPL fin de vie : continuons à nous mobiliser !

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23 Oct 2015 PPL fin de vie : continuons à nous mobiliser !

La 1ère étape est franchie : ces sujets seront débattus en séance à partir de demain jeudi 29 octobre !

MAIS IL FAUT QUE CES AMENDEMENTS SOIENT ADOPTÉS ! Nous vous encourageons donc toutes et toutes à reprendre et accentuer les envois de mails à vos sénateurs, AUJOURD’HUI avant le début de l’examen !


 

Vous vous mobilisez pour sensibiliser les parlementaires aux lacunes de la loi Leonetti de 2005 qui ont contribué au scandale Vincent Lambert : MERCI !

Certains d’entre vous s’interrogent pour donner une suite au mail type  que leur parlementaire leur a envoyé en guise de réponse.  Voici quelques éléments pour y répondre à votre tour :

Madame, monsieur le parlementaire,

Dans le cadre de l’examen de la proposition de loi (PPL) sur la fin de vie, j’ai attiré votre attention sur la nécessité de saisir l’occasion de cette PPL pour modifier la loi de 2005 dite « loi Leonetti » pour éviter d’autres scandales Vincent Lambert.

Je vous remercie de la réponse que vous m’avez envoyée. Cependant, loin de me rassurer, cette dernière m’encourage au contraire à insister quant à la nécessité d’introduire dans la proposition de loi débattue le 29 octobre au Sénat les amendements que je vous ai détaillés. En effet, les arguments que vous avancez sont basés sur des éléments de contexte erronés.

Contrairement à ce que vous avancez, Vincent Lambert n’est pas en « survie », ni maintenu en vie par des moyens artificiels et extraordinaires. Il est nourri par une simple sonde gastrique, extrêmement répandue, et dont l’emploi ne peut honnêtement pas relever d’un maintien artificiel en vie… D’autant que cette sonde aurait probablement disparue depuis longtemps si Vincent Lambert avait bénéficié depuis deux ans des soins élémentaires dont il privé. En effet récemment (cet été) des experts ont attesté que Vincent Lambert a progressé, malgré cet abandon complet, qu’aujourd’hui il déglutit et qu’il est aujourd’hui en état de conscience minimale (et non en état végétatif).

Ainsi, ces progrès prouvent qu’il est faux d’affirmer qu’il n’a « aucune conscience de lui et de la relation aux autres ».  

Par ailleurs, vous soulignez à juste titre que cette affaire est née d’un conflit familial mais soutenez que la proposition de loi favoriserait le dialogue. Je regrette de vous contredire mais c’est exactement le contraire : le texte maintient la toute puissance d’un seul médecin, même contre les oppositions d’une part importante de la famille. Or, s’il y a eu une affaire Vincent Lambert, qui est unique dans les annales, c’est précisément parce que l’équipe médicale s’est acharnée à vouloir le faire mourir de faim et de soif.

De fait, non seulement le naufrage de l’affaire Vincent Lambert a été rendu possible par la loi Leonetti de 2005 sur la fin de vie, mais aujourd’hui la proposition de loi du même député va encore  plus loin.

Enfin, vous mettez en avant « la sédation profonde et continue jusqu’au décès » comme un gage de « dignité » pour contourner précisément dans le cadre des personnes en situation de grand handicap l’horreur d’une mort par privation d’eau et d’alimentation. Je vous encourage donc vivement à lire la mise en garde et l’inquiétude non dissimulée du Pr Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale à l’université Paris Sud, dans les colonnes du Figaro cette semaine à propos de la proposition de loi* :

« Considéré comme de l’obstination déraisonnable, l’arrêt systématisé de l’alimentation et de l’hydratation en phase initiale de SPC pourrait être assimilable à une pratique d’euthanasie passive. En effet, abolir la conscience d’une personne et ne plus l’hydrater a pour conséquence directe l’anéantissement de son existence cognitive et l’extinction de sa vie biologique. Une dérive possible est dès à présent évoquée par les soignants, celle ne plus accorder l’attention nécessaire aux approches antalgiques alternatives, ne serait-ce que dans le cadre d’une sédation «classique», et opter d’emblée, sur simple demande de «la personne malade ou en fin de vie», pour une SPC. En conformité avec la loi. »

Et de conclure :

« Il est désormais évident qu’à défaut de créer «de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie», cette nouvelle législation de la «mort sous sédation» ajoutera à nos vulnérabilités des souffrances, des indignités et des deuils insurmontables. Ainsi se refondent aujourd’hui, côté mort, les valeurs compassionnelles de notre démocratie. Une démocratie ainsi elle-même sédatée. »*

En espérant, Madame, Monsieur, que mon courrier vous conduira à déposer les amendements précités qui permettraient d’empêcher l’euthanasie des personnes en situation de grand handicap.

Salutations distinguées, 

*Pr Emmanuel Hirsch  Figaro Vox du 20 octobre 2015, « Sédation euthanasique : le dernier acte au Sénat ? »

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