Pensez-vous qu’en France, aujourd’hui, il soit permis d’extraire le noyau d’un embryon A pour le greffer dans un embryon B, débarrassé de son propre noyau, pour fabriquer un embryon C, doté de trois ADN, c’est-à-dire devenu transgénique ? A cette question, le citoyen bienveillant va répondre que non, ce n’est pas possible, heureusement. Et pourtant si ! Depuis que la loi de bioéthique de l’été 2021 a levé l’interdiction du transgénisme, il est permis d’usiner l’être humain à façon. Imagineriez-vous alors que des chercheurs aient pu, sans attendre la légalisation de cette pratique, prendre la liberté inouïe de fabriquer des embryons transgéniques ? Le même citoyen, confiant dans la démocratie, va penser que non, bien sûr. Hélas si ! En 2016, l’agence de la biomédecine a délivré une autorisation de recherche permettant d’étudier la « FIV à trois parents ». à l’époque le transgénisme était interdit mais l’organisme chargé d’appliquer la règle a changé la règle pour répondre à la demande de certains chercheurs. La fondation Jérôme Lejeune a été la seule institution à s’indigner de ce bricolage reproductif illégal et à le soumettre au juge à fin d’annulation. Une longue bataille juridique et scientifique a été menée pendant cinq ans et vient de trouver un heureux épilogue. L’arrêt du 7 décembre 2021 annule l’autorisation de recherche de 2016 et sanctionne l’agence de la biomédecine.