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Embryon A + Embryon B = Embryon C = Transgénisme

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11 Jan 2022 Embryon A + Embryon B = Embryon C = Transgénisme

Edito de Jean-Marie Le Méné

Pensez-vous qu’en France, aujourd’hui, il soit permis d’extraire le noyau d’un embryon A pour le greffer dans un embryon B, débarrassé de son propre noyau, pour fabriquer un embryon C, doté de trois ADN, c’est-à-dire devenu transgénique ? A cette question, le citoyen bienveillant va répondre que non, ce n’est pas possible, heureusement. Et pourtant si ! Depuis que la loi de bioéthique de l’été 2021 a levé l’interdiction du transgénisme, il est permis d’usiner l’être humain à façon. Imagineriez-vous alors que des chercheurs aient pu, sans attendre la légalisation de cette pratique, prendre la liberté inouïe de fabriquer des embryons transgéniques ? Le même citoyen, confiant dans la démocratie, va penser que non, bien sûr. Hélas si ! En 2016, l’agence de la biomédecine a délivré une autorisation de recherche permettant d’étudier la « FIV à trois parents ». à l’époque le transgénisme était interdit mais l’organisme chargé d’appliquer la règle a changé la règle pour répondre à la demande de certains chercheurs. La fondation Jérôme Lejeune a été la seule institution à s’indigner de ce bricolage reproductif illégal et à le soumettre au juge à fin d’annulation. Une longue bataille juridique et scientifique a été menée pendant cinq ans et vient de trouver un heureux épilogue. L’arrêt du 7 décembre 2021 annule l’autorisation de recherche de 2016 et sanctionne l’agence de la biomédecine.

La fondation Jérôme Lejeune a été la seule institution à s’indigner de ce bricolage reproductif illégal et à le soumettre au juge à fin d’annulation.

Cette aventure appelle trois remarques. D’abord, il n’est pas normal que la plupart des gens ignorent la possibilité de fabriquer des embryons à trois ADN depuis la loi de bioéthique de 2021. Comme d’autres sujets aussi graves, cette transgression a été passée sous silence, le débat sur la PMA pour toutes ayant servi de leurre. Or, ce qui permet les transgressions à l’infini, c’est la PMA et non la PMA pour toutes. Attention à ne pas mélanger la cause et l’effet. Ensuite, la loi de bioéthique n’est pas une loi qui délimite mais qui illimite, ni une loi qui régule mais qui régularise, ni une loi qui encadre mais qui ratifie. Accepter le principe d’une loi de bioéthique, c’est accepter que ce qui n’est pas éthique le devienne. Enfin, cet arrêt a une haute valeur symbolique. Il montre que si les « illégalités fécondes » nous précipitent vers le transhumanisme, la fondation est là pour dire « non ». Les généreux soutiens de la fondation ne sauraient se trouver plus au cœur de la défense de la vie humaine qui, comme ils le savent, n’est pas un sport de masse. Cette victoire est la leur. Qu’ils en soient remerciés !

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