L’éditorial de Jean-Marie Le Méné, Président de la Fondation Jérôme Lejeune, paru dans la lettre de la Fondation de Janvier 2016 :
« Vous me demanderez peut-être : pourquoi encore un nouveau livre sur un sujet impossible – le transhumanisme ? Mais parce qu’a la Fondation Jerome Lejeune nous avons parfois le sentiment d’être les conquérants de l’impossible, serais-je tenté de vous dire ! Nous ne sommes pas qu’une œuvre de bienfaisance qui s’occupe des handicapes pour soulager les familles ou se donner bonne conscience. Nous avons aussi à répondre à l’une des questions majeures de notre temps : quelle attitude avoir face à une technoscience, boostée par le culte du progrès et ses juteuses perspectives ? Lui ouvrir nos portes sans réfléchir, c’est nous condamner sans appel, avec ceux que nous prenons en charge et une bonne partie de l’humanité.
Car le transhumanisme consiste en la volonté de faire advenir un homme ≪ augmenté ≫ ce qui ne laisse pas grand espoir à cet homme « diminué » que nous sommes tous plus ou moins.
Or l’un des premiers outils pour augmenter l’homme, c’est l’eugénisme qui est censé nous débarrasser des êtres « imparfaits » avant la naissance. Et l’étalon-or de l’eugénisme c’est le dépistage anténatal, particulièrement celui de la trisomie 21, suivi de l’avortement dans la plupart des cas, qui crée une sorte de bio colonialisme présente à la fois comme nécessaire et rentable. Il faut bien voir que la trisomie est devenue un marché, l’avortement une marchandise et le ventre des femmes un magasin sous surveillance. La privatisation du ventre des femmes sur toute la planète, c’est l’eldorado du XXIème siècle.
Pour résumer simplement les choses, nous ne pouvons pas demander aux donateurs de soutenir financièrement la Fondation Jerome Lejeune et nous taire, alors qu’on chiffre à 1 milliard € l’achat que pourrait faire prochainement la France du nouveau dépistage des trisomiques, lesquels sont déjà éradiqués a 96 % !
J’ai donc décide d’écrire un livre sur les premières victimes du transhumanisme que sont les enfants trisomiques. Ce livre percera-t-il la chape de plomb qui a criminalisé toute pensée – et a fortiori toute expression – sur l’avortement quasi systématique des « anormaux » ? Je démontre avec des exemples a l’appui, en France, qu’il n’y a plus de « pourquoi ? » sur ce sujet. Le nouveau test de dépistage de la trisomie est réputé ne poser aucun problème moral. C’est là sa principale force.
Ainsi en ont décidé le comité d’éthique, les experts scientifiques, le corps médical, les associations de personnes handicapées, les autorités morales, les medias et pour finir les politiques, qui n’ont fait que suivre les autres. Ce nouveau racisme du gène a réussi à désarmer les plus réticents en se faisant passer pour une procédure économe de vies humaines, mais de vies humaines en bonne santé, c’est-à-dire en vendant le principe même de l’eugénisme a ceux qui auraient dû nous en prémunir. Ce qui aurait du être le plus difficile à admettre a été, en fait, le plus facile à installer.
Nous sommes non seulement devant un scandale moral et financier, mais surtout un système autonome, clos, verrouillé.
Voilà ce qui me fait dire que la Fondation Jerome Lejeune et ses donateurs sont des conquérants de l’impossible.
Il s’agit pour nous d’accueillir des survivants du transhumanisme, de les soigner et de leur trouver des traitements dans un capitalisme mondialise qui a inventé une rente indexée sur un génocide continu. Mon livre tire un signal d’alarme et j’espère qu’il suscitera une prise de conscience chez mes lecteurs. Pour 2016 je vous invite, avec nous, à conquérir l’impossible. »
Jean-Marie Le Méné,
Président de la Fondation Jérôme Lejeune
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