C’ est un dimanche d’avril, à l’ombre de St Eustache, les premiers rayons de soleil viennent illuminer les visages des Parisiens qui se prélassent en terrasse. A quelques mètres de là, au sommet d’un escalier aux marches mille fois arpentées, se tient un parfait duo féminin qui nous attend de pied ferme : Eurydice et sa mère Cristina.
C’ est un dimanche d’avril, à l’ombre de St Eustache, les premiers rayons de soleil viennent illuminer les visages des Parisiens qui se prélassent en terrasse. A quelques mètres de là, au sommet d’un escalier aux marches mille fois arpentées, se tient un parfait duo féminin qui nous attend de pied ferme : Eurydice et sa mère Cristina.
Hasard du calendrier, la rencontre a été fixée le jour de l’anniversaire de la fillette. A 5 ans, la jeune Eurydice a déjà dû faire face à de nombreuses épreuves. Son magnifique papa crétois, au teint cuivré et aux accents chantants, n’a pas supporté l’annonce de la trisomie 21 de sa fille. Il s’est enfui, abandonnant femme et enfant pour rejoindre son île.
Quelques mois plus tard, à la faveur d’un bilan sanguin, la leucémie s’invite de manière douloureuse dans la vie du bébé et de sa jeune mère. Prise en charge à Los Angeles, ville d’origine de sa mère, Eurydice livre bataille pendant 8 mois contre la maladie et en ressort affaiblie mais victorieuse. Autant vous dire que chaque anniversaire voit le spectre de la rechute s’éloigner un peu plus chaque année et nous en sommes soulagés !
Eurydice et Cristina croquent la vie à pleine dent, elles ne se laissent pas abattre, la vie est trop belle ! Il y a trop de choses à découvrir, à saisir et à contempler, il faut saisir tous ces instantanés de vie où Eurydice donne tellement sans fard, sans jeu simplement. Les photos parlent d’elles-mêmes ! Les murs de l’appartement sont recouverts d’une palette de couleurs multicolores, un univers sur-mesure pour une petite fille extraordinaire : du lit-cabane vert et rose aux fauteuils de velours multicolores : tout est invitation à la joie, au partage et à la tendresse.
Eurydice aime que les gens soient aimants entre eux. Elle a beaucoup développé cette capacité à aimer et à se faire aimer, lorsque la parole se faisait attendre… Elevée dans un univers cosmopolite où s’entremêlaient le français, l’anglais et le grec, c’est finalement grâce à la langue des signes qu’Eurydice a pu prononcer ses premiers mots, et quelle victoire ! Cristina ne s’est pas laissée convaincre par ceux et celles qui lui prédisaient que sa fille ne parlerait jamais. A la manière d’Eurydice, qui aime à parcourir le monde et braver l’inconnu en ouvrant parfois des portes qui ne lui sont pas permises, son entourage a su s’adapter et ne s’est pas laissé aller à la fatalité.
Reprenons avec eux ce mot de Cervantès : “ Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre ”.