Damon Hill, champion du monde de Formule 1 en 1996, a un enfant atteint de trisomie 21, Oliver. Au cours d’un échange avec la Fondation en 2000, il évoquait cette paternité. [Extraits de l’interview de 2000]
Damon Hill, champion du monde de Formule 1 en 1996, a un enfant atteint de trisomie 21, Oliver. Au cours d’un échange avec la Fondation en 2000, il évoquait cette paternité. [Extraits de l’interview de 2000]
Votre fils Oliver est atteint de trisomie 21. Comment aviez-vous pris la nouvelle ?
Nous avons su qu’il était trisomique à la naissance. Nous n’avions pas fait de tests avant. Ce fut un véritable choc. Quand nous l’avons appris c’était trop tard. Aujourd’hui nous ne regrettons rien car si nous avions fait ces tests, Oliver ne serait pas là, or il est notre bonheur. Oliver est vraiment une personne importante dans notre vie ! Nous l’aimons et il est un adorable petit bonhomme. Je crois qu’il a une vie de qualité, une vie bien remplie et heureuse, aussi heureuse que n’importe qui.
Avez-vous été découragé ?
Lorsque vous voyez un bébé et qu’il est le vôtre, vous vous dites que personne au monde ne l’aimera autant que vous. Alors vous ne le regardez pas de haut. Je me suis dit : ‘Bien, je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve mais aujourd’hui nous devons agir avec ce que nous avons et voir comment cela va s’arranger’. Il n’y a pas eu vraiment de mûre réflexion. Comme tout parent, je voulais donner le meilleur à mon enfant.
Pensez-vous qu’il y a un manque d’information de la part des médecins ?
Oui. Et c’est incroyable ! Le tableau que nous avaient dépeint les médecins était absolument épouvantable. Il est tout sauf ce qu’ils nous avaient décrit. Il n’a pas eu trop de problèmes médicaux. Plus il est actif plus il est heureux. C’est un enfant qui a une vie normale, qui va à l’école. Il y est complètement intégré mais il va dans une école spécialisée. Il sait se servir d’un ordinateur. Il est comme tous les autres garçons. Il a son tempérament. Il se bat avec sa sœur. Il est gai, amusant. Il a beaucoup d’humour.
Est-ce qu’Oliver a changé votre vie ?
De la même manière que tout enfant change votre vie. Mais surtout cela vous fait réaliser que la société n’est pas prête à accueillir les personnes handicapées. La société propose qu’il n’y ait plus d’enfant trisomique : ‘On peut tout stopper avant la naissance’. Mais cela ne tient pas compte des sentiments, des émotions que peuvent ressentir les parents. Cette question devrait toucher tout le monde, elle est fondamentale parce qu’on nous demandera bientôt :’Comment voudriez-vous votre enfant ? Voulez-vous un enfant capuccino ou à la cannelle ? Vous le voulez au féminin ou au masculin ? De quelle couleur voulez-vous ses yeux ?’ Nous voulons que les autres soient parfaits et c’est très pathétique.