Le Pr Pierre Kamoun, Président du Conseil scientifique de la Fondation jusqu’à mai 2012, nous apporte son éclairage sur l’activité 2011-2012.
Le Pr Pierre Kamoun, Président du Conseil scientifique de la Fondation jusqu’à mai 2012, nous apporte son éclairage sur l’activité 2011-2012.
L’année 2011-2012 du Conseil scientifique a été marquée par l’arrivée de nouveaux membres. Qui sont-ils ?
En mai 2011, le Conseil scientifique de la Fondation Jérôme Lejeune a accueilli de nouveaux membres : le Dr Nathalie Cartier-Lacave, pédiatre et généticienne, qui a obtenu un remarquable succès de thérapie génique, largement médiatisé ; le Pr Alexandre Rémond, qui enseigne la génétique à la Faculté de Lausanne ; Jean-Maurice Delabar, Directeur de recherche au CNRS, dont l’intérêt scientifique est focalisé sur l’étude de la trisomie 21, et plus particulièrement sur des possibilités thérapeutiques futures par inhibition d’enzymes ; le Pr Michel Simoneau, spécialiste de neurobiologie et de neurogénétique à la Faculté Bichat à Paris ; Denis Ravel, biochimiste spécialisé dans le développement pharmaceutique de nouveaux médicaments.
Comment a évolué le nombre de projets acceptés par le Conseil scientifique de la Fondation Jérôme Lejeune et qu’en est-il de leur origine géographique ?
Pendant l’exercice 2011-2012, 137 projets scientifiques ont été déposés auprès du Conseil scientifique de la Fondation Jérôme Lejeune ; ce nombre est en importante augmentation, notamment parcequ’un programme européen focalisé sur les mêmes objectifs s’est terminé à cette date.
Les membres du Conseil scientifiques ont analysé ces dossiers et 37 d’entre eux ont été retenus pour être subventionnés. La moyenne de subvention par projet a été de 32 000 euros. La plupart d’entre eux sont programmés sur deux ans et seulement 7 sur un an. 14 projets ont été attribués à des équipes françaises, 16 à des équipes européennes et 7 à des équipes d’Amérique du Nord.
Quelles ont été les pathologies concernées ?
Si l’exercice 2010-2011 avait pu porter le titre d’ “Essor des thérapeutiques” (Lettre de la Fondation de janvier 2012), celui de 2011-2012 pourrait porter comme titre “ Retour au fondamental ”. En effet, les projets de recherche à visée thérapeutique qui avaient été subventionnés l’année précédente se poursuivent, mais il n’y a pas eu de nouveaux projets dans ce domaine. Parmi les projets, 16 concernaient la trisomie 21 avec 2 projets originaux sur le plan clinique, l’un portant sur l’olfaction et l’autre sur la relation de la surexpression d’un gène (Dyrk1A) et les anomalies thyroïdiennes observées dans cette maladie. 14 projets concernaient l’étude de modèles animaux de la trisomie 21 et des mécanismes d’actions sur des gènes du chromosome 21.
Par ailleurs, 12 projets concernaient le syndrome de l’X-Fragile, avec des études très fondamentales sur les mécanismes impliqués dans la cognition et leurs anomalies dans ce syndrome. Les 9 projets restants concernaient d’autres déficiences intellectuelles avec, pour chacun d’entre eux, des études mécanistiques (c’est-à-dire des mécanismes moléculaires). 1 projet, en particulier, est consacré au syndrome de Smith-Magenis, affection pour laquelle la Fondation reçoit chaque année un don fléché de 10 000 euros. Enfin, plusieurs des études subventionnées impliquaient l’étude de cellules souches en relation avec le retard mental.
Quel bilan faites-vous des vos années de présidence du Conseil scientifique ?
A titre personnel, je retire du bilan des années pendant lesquelles j’ai exercé la présidence du Conseil scientifique celui de la joie d’avoir été utile, sentiment partagé par tous les membres du Conseil scientifique, car la Fondation Jérôme Lejeune apporte à la recherche une aide importante sans distinction d’origine géographique : c’est la seule fondation caritative française qui soutienne des recherches dans différentes parties du monde.
Voir l’évolution des idées et des techniques dans le domaine de la génétique et des maladies génétiques m’a enrichi l’esprit. Ce n’est donc pas sans nostalgie que je quitte la présidence du Conseil scientifique pour la laisser au Dr Marie-Claude Potier assistée, comme vice-présidente, du Dr Nathalie Cartier-Lacave.
A toutes deux, je souhaite autant de bonheur que celui que j’ai ressenti au cours des années passées.