Le Congrès a définitivement adopté la révision constitutionnelle sur la liberté d’avoir recours à l’IVG. Pour la Fondation Jérôme Lejeune, cette révision se fait au mépris de la vie humaine et de la liberté d’expression et de conscience. L’avortement est un drame, il tue des vies humaines, le cœur des femmes, la conscience des soignants et l’âme d’une société.
L’avortement tue
La Fondation Jérôme Lejeune, fondation scientifique et médicale spécialisée dans les maladies génétiques de l’intelligence, rappelle que l’avortement consiste en la suppression directe d’une vie humaine. En effet, la science fait état d’une continuité totale dans le développement de l’être humain depuis l’instant de la fécondation, avant et après la naissance. La génétique montre que l’embryon est un être distinct de sa mère, doté d’un ADN complet et unique et d’une vie propre. Son cœur bat dès la 4e semaine. C’est un être en constante évolution et dépendant mais indéniablement humain, comme le rappelait la loi Veil dans son prologue : « toute vie humaine doit être respectée dès sa conception » (1).
Depuis sa création en 1995, la Fondation poursuit l’œuvre du professeur Jérôme Lejeune pour la défense de toute vie humaine, alors que les personnes handicapées sont les premières victimes de l’avortement. En France, les personnes porteuses de trisomie 21 peuvent en effet être éliminées jusqu’à la naissance. Elles le sont à 97% quand le dépistage anténatal est positif.
L’impossible débat bioéthique
A-t-on le droit de s’exprimer ou de se questionner sur l’IVG en France ? La séquence politique que nous venons de vivre donne à penser que non. Plus personne ne vient défendre le bien de l’enfant à naître. L’IVG n’est pensée que du point de vue de la liberté de la femme.
L’unanimité et la précipitation de l’élite politique interrogent. Rien ne justifiait pourtant cette disposition (2). Mais il est plus facile de réunir un Congrès en quatre jours pour voter un texte symbolique, que s’attaquer aux priorités des Français dont l’IVG ne fait pas partie (3). À moins qu’il ne s’agisse justement de faire taire les consciences, en sacralisant comme une valeur fondamentale ce qui reste objectivement un crime.
Cette loi constitutionnelle ne sera pas sans conséquence : elle menace gravement la clause de conscience des médecins. Elle crée une confusion entre le délit d’entrave et la liberté d’expression. Sera-t-il encore permis à une mère d’exprimer sa souffrance à la suite d’un avortement ? Au père de plaider pour garder son enfant ? Sera-t-il encore permis de parler des conséquences de l’avortement sur la santé mentale, ou de promouvoir les solutions alternatives qui existent ?
Laisser les pouvoirs publics décider des catégories de personnes qui ont le droit de vivre est déjà le signe d’une dérive totalitaire. Chercher à interdire le débat public sur cette question l’est encore davantage.
Quelle limite à cette culture de mort ?
L’adoption de cette Loi intervient quelques mois avant l’ouverture des débats parlementaires sur la fin de vie, le suicide assisté et l’euthanasie qui sont encore légalement des crimes et passibles à ce titre de la réclusion criminelle. Le rapprochement est sinistre mais doit faire réfléchir. Présenter l’euthanasie comme un recours exceptionnel en situation de détresse ne sera pas crédible. L’histoire de l’avortement en France illustre dramatiquement que les transgressions bioéthiques sont des boîtes de pandore. En 1975, nul n’imaginait que l’avortement, crime dépénalisé, exception au droit à la vie, deviendrait une valeur constitutionnelle 50 ans plus tard.
Dans l’Antiquité, l’infanticide était considéré comme un acte normal. La femme, l’enfant et l’esclave n’existent initialement pas dans le droit romain. C’est l’apparition de la notion de « personne » qui signifie le caractère sacré de chaque individu : en 390, la loi civile retire au père de famille le droit de vie et de mort sur ses enfants. Qu’est-ce qui protège encore notre société d’une régression vers l’infanticide ? Des témoignages (4) font déjà état d’infanticides pratiqués sur des enfants ayant survécu à un avortement.
Le premier droit de l’homme demeure le droit de vivre.
NOTES
1 – https://www.legifrance.gouv.
2 – Rapport n° 334 (2023-2024), déposé le 14 février 2024, sur le projet de loi constitutionnelle, adopté par l’Assemblée nationale, relatif à la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse, par Mme Agnès CANAYER, sénateur : https://www.senat.fr/rap/l23-
3 – OpinionWay pour Le Parisien – Baromètre – Le programme politique des Français – Février 2024, page 6 https://www.opinion-way.com/
- Catégories
Derniers articles
Recevez chaque mois les expertises et les événements de la fondation dans votre boite email !
« * » indique les champs nécessaires