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Jérôme Lejeune : au service de la science et de la conscience

Bioéthique
14 Déc 2013 Jérôme Lejeune : au service de la science et de la conscience

« L’avortement n’est jamais une délivrance, et le fruit vert arraché se survit dans les entrailles par une plaie qu’on n’arrache pas », écrivait le philosophe Gustave Thibon.

« L’avortement n’est jamais une délivrance, et le fruit vert arraché se survit dans les entrailles par une plaie qu’on n’arrache pas », écrivait le philosophe Gustave Thibon.

Il est aussi nécessaire d’ajouter que la blessure de l’avortement peut cicatriser à l’unique condition de n’être pas recouverte d’un pansement d’illusions qui la fera toujours suppurer.

Est-ce culpabiliser les femmes que de dire cela ? Ne confondons pas deux choses, la culpabilisation sociale venant de l’extérieur et qui peut être allégée et le sentiment de culpabilité venant de l’intérieur et contre lequel on ne peut rien, parce que c’est un symptôme. Plus on cache la vérité sur l’avortement par une déculpabilisation de surface, plus le sentiment de culpabilité creuse la plaie, comme le ver qui ronge et ne meurt point.

Le texte voté subrepticement en commission à l’Assemblée nationale fin 2013 et qui risque de l’être en séance publique début 2014 surenchérit dans la violence faite aux femmes parce qu’il leur dissimule encore davantage la vérité de l’avortement :

  • Il prétend « garantir le droit des femmes à disposer de leur corps ». Mais ce droit n’appelle aucune garantie car il n’existe pas. La dépénalisation de l’avortement dans la loi actuelle est une dérogation au principe du respect de la vie, fondateur du pacte social. Quant à l’expression « disposer de leur corps », elle vise en réalité le corps d’autrui, celui de l’enfant.
  • La femme désirant recourir à l’avortement pourra se dispenser d’invoquer « une situation de détresse », le seul argument légal pour justifier la dépénalisation. Certes les femmes n’ont pas à s’en expliquer, mais évacuer la notion de détresse ouvre explicitement le champ à l’avortement eugénique (sur le sexe par exemple comme en Chine populaire).
  • L’extension du délit d’entrave à l’information sur l’avortement permettra de sanctionner les plateformes d’écoute des femmes enceintes et les sites Internet qui avertissent des dangers de cette pratique. Sans attendre, le gouvernement vient de créer un site étatique sur l’IVG où les mots embryon, fœtus ou bébé ne sont pas mentionnés une seule fois, donnant l’impression que l’avortement est une opération virtuelle. Qui entrave l’information ?
  • L’intitulé « santé de la famille, de la mère et de l’enfant » du code de la santé est jugé « désuet et inadapté ». Il deviendra « santé reproductive, droits de la femme et protection de la santé de l’enfant », fidèle au jargon onusien de régulation démographique à l’échelon mondial par le contrôle des naissances et l’avortement.

Par les temps qui courent, il est prudent d’éviter le sujet de l’avortement, surtout si l’on a besoin de faire carrière, soigner son image, briguer un mandat, ou se faire aimer. Avec assurance, dès l’origine, la Fondation n’a cessé de poursuivre statutairement l’œuvre de celui dont elle porte le nom, un nom qui s’est illustré dans le service de la science et celui de la conscience. Sujet dangereux, cause perdue ou combat oublié, oui mais en France seulement ! Au-delà des frontières, des pays nous montrent d’autres chemins, à commencer par nos amis espagnols qui vont changer leur loi sur l’avortement. Un démenti aux Cassandre pour lesquels on ne peut jamais revenir sur un vote sociétal…

Laisser, par des lois iniques, condamner l’être humain pour ce qu’il est, c’est répéter en boucle sous d’autres formes les cauchemars du passé. Aider à accueillir le fruit de nos entrailles c’est appeler, du fond de l’avenir, l’aurore souriante de l’absolue nouveauté.

 

Jean-Marie Le Méné

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