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JIJL 2011 : « Questions soulevées par l’utilisation en diagnostic de la technique de CGH array » D. Héron, B Keren

Héron Keren
Recherche scientifique
31 Mar 2011 JIJL 2011 : « Questions soulevées par l’utilisation en diagnostic de la technique de CGH array » D. Héron, B Keren

Le caryotype a été le premier examen à permettre une analyse de l’ensemble de notre patrimoine génétique et reste encore l’examen génétique le plus prescrit. Mais il présente un niveau de résolution limité, puisque seules les anomalies de plus de 5 millions de nucléotides peuvent être détectées. De ce fait, de nouvelles approches pour l’analyse globale du génome sont apparues ces dernières années, en particulier l’analyse des chromosomes sur puce à ADN. 

Héron KerenDocteur Delphine Héron & Boris Keren : Département de génétique, et Centre de référence Maladies Rares  « Déficiences intellectuelles de causes rares », GH Pitié-Salpêtrière, Paris

Le caryotype a été le premier examen à permettre une analyse de l’ensemble de notre patrimoine génétique et reste encore l’examen génétique le plus prescrit. Mais il présente un niveau de résolution limité, puisque seules les anomalies de plus de 5 millions de nucléotides peuvent être détectées. De ce fait, de nouvelles approches pour l’analyse globale du génome sont apparues ces dernières années, en particulier l’analyse des chromosomes sur puce à ADN. La technique d’analyse des chromosomes sur puce ADN la plus utilisée est la CGH array (pour « array Comparative Genomic Hybridization »).

Cette technique, du fait d’un niveau de résolution 100 fois plus important que le caryotype, permet de mettre en évidence des déséquilibres chromosomiques chez 10 à 15 % des patients atteints de déficience intellectuelle. Mais cette technique a aussi confirmé qu’il existait des variations du nombre de copies (CNV) au sein de notre génome, dont l’interprétation n’est pas toujours facile. Ces CNV sont considérés comme des « polymorphismes » (CNP) lorsqu’ils sont retrouvés chez de nombreux sujets sains. Néanmoins, de nouvelles données peuvent changer le statut d’un CNV de « polymorphique » à « pathogène ».

Le transfert récent de cette technologie dans les laboratoires de cytogénétique nous confronte à 3 types de questions :

  • d’une part la question médicale de l’interprétation du ou des CNV identifiés (pathogène(s) responsable(s) de la pathologie, ou simple(s) polymorphisme(s) variante(s) de la normale ?)
  • D’autre part des problèmes éthiques, en particulier celui de l’annonce non sollicitée, dans les cas suivants : i) mise en évidence de CNV au niveau d’oncogènes comme TP53 ou BRCA1, ii) détection d’un statut d’hétérozygote pour une maladie récessive, iii) détection d’une pathologie acquise (hémopathie), iv) détection de CNV dans des gènes impliqués dans les maladies multifactorielles, v) détection d’un statut de conductrice.
  • Enfin la question de l’information à donner sur les CNV, dont certains pourraient se révéler plus tard comme pathogènes, et sur les moyens de suivre la littérature concernant l’évolution de leur statut.

Nous présenterons les bases de cette nouvelle technique et l’état de nos réflexions sur ces questions à partir de cas concrets.


Docteur Delphine Héron : Pédiatre et généticienne, Responsable médicale de la consultation de Génétique du Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, Coordinatrice de Centre de Référence Maladies Rares « Déficiences intellectuelles de causes rares »

Docteur Boris Keren : généticien, unité de génétique chromosomique, Hôpital de la Pitié Salpêtrière
Assistant hospitalo universitaire en cytogénétique constitutionnelle. Travaille majoritairement sur les puces ADN pour des patients atteints de déficience intellectuelle. Depuis 2007, il a vu 1500 patients dans le cadre du centre de Génétique Constitutionnelle du GHU Paris-Est (Pitié-Saloêtrière et Trousseau).


Découvrir l’ensemble des interventions lors des Journées Internationales Jérôme Lejeune 2011: 

– Le reflux gastro-oesophagien : y penser, l’évaluer, le traiter 
– Syndrome d’apnées-hypopnées du sommeil (SAHS) et la déficience intellectuelle d’origine génétique
– Questions soulevées par l’utilisation en diagnostic de la technique de CGH (« array Comparative Genomic Hybridization ») array
– La déficience intellectuelle d’origine génétique : actualités de la recherche vers des traitements ciblés
– Trouble du sommeil chez l’enfant présentant une anomalie de développement
– Prévention de l’obésité » : trisomie 21 et maladies génétiques de l’intelligence
– L’épilepsie et déficience intellectuelle
– Cancers des personnes déficientes intellectuelles. Adapter la prise en charge.
– La place des personnes handicapées intellectuelles dans la société d’aujourd’hui
– Les grands-parents et la fratrie d’une personne déficiente intellectuelle. L’importance des premières consultations

Clôture des Journées Internationales Jérôme Lejeune 2011 – Des scientifiques racontent

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