« L’Argentine est sans doute le pays au monde qui développe la médecine la plus attentive à ces premières victimes du transhumanisme que sont les personnes trisomiques. » Tels sont les mots qu’a prononcé Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, devant le Sénat argentin.
Accompagné de Grégoire François-Dainville, directeur général de l’Institut Jérôme Lejeune, du Docteur Clotilde Mircher, généticien à l’Institut, et de Pablo Siegrist, directeur de la Fondation Jérôme Lejeune espagnole, il s’est rendu en Argentine pour présenter les missions de la Fondation et de l’Institut, échanger avec des médecins et scientifiques argentins qui travaillent sur la déficience intellectuelle d’origine génétique, encourager les acteurs de la défense de la vie en Argentine et réfléchir aux enjeux de la bioéthique.
La semaine a été émaillée par des rencontres avec des « praticiens » dans des universités, des hôpitaux, des laboratoires de recherche ainsi qu’avec des personnalités politiques et intellectuelles au Sénat et à l’Académie des sciences morales et politiques.
À l’Université Catholique d’Argentine lors d’une conférence devant les étudiants, Jean-Marie Le Méné a présenté les dangers de la bioéthique globale en ces termes : « Elle n’est plus anthropocentrée mais biocentrée. Ce n’est plus la vie humaine qu’il faut protéger mais toutes les formes de vie. Cette vision de la bioéthique conduit à l’eugénisme. » Le Docteur Clotilde Mircher a, quant à elle, présenté l’Institut Jérôme Lejeune aux étudiants.
Jean-Marie Le Méné a donné la conférence inaugurale du Congrès international de l’Institut de bioéthique de l’Université Catholique d’Argentine. « On assiste aujourd’hui à un triomphe du droit et paradoxalement à une défaite de la justice. Il n’y a jamais eu autant de lois, de textes, pour protéger les individus face à la technoscience. Et pourtant, il n’y a jamais eu autant de transgressions qu’aujourd’hui. Le droit n’est plus au service de la justice. Les raisons en sont les suivantes : l’interprétation libérale des lois par la justice et le mécanisme des « illégalités fécondes », qui met le législateur devant le fait accompli et en demeure de régulariser les illégalités. Il est bien souvent difficile de lutter contre ce mouvement. Mais on peut agir concrètement pour le respect de la vie. C’est le travail de la Fondation Jérôme Lejeune, qui finance la consultation de l’Institut Jérôme Lejeune. L’Institut soigne ceux que les autres ne soignent pas car ils n’auraient pas dû naître… »
Un accord de coopération entre la Fondation Jérôme Lejeune et l’Université Catholique d’Argentine a été signé. Ce partenariat sera décliné en plusieurs conventions thématiques : formation des étudiants en bioéthique, publications, collaborations médicales et scientifiques sur les déficiences intellectuelles d’origine génétique.
Jean-Marie Le Méné, Grégoire François-Dainville, le Docteur Clotilde Mircher et Pablo Siegrist ont également rencontré un groupe de chercheurs argentins et chiliens qui préparent un programme de recherche sur la trisomie 21 en prénatal, c’est-à-dire sur des femmes enceintes d’un enfant trisomique. Ces chercheurs ont identifié une molécule qui passerait le placenta et agirait sur l’embryon. Leur constat est qu’à la naissance, les enfants trisomiques sont discriminés par rapport aux autres enfants : ils ont déjà 30 % de neurones en moins. Leur conviction est donc la suivante : plus on intervient tôt dans le développement de l’enfant, plus on a des chances d’améliorer la cognition.
La délégation a pu s’entretenir avec les chefs de service de l’hôpital universitaire Austral, qui possède une consultation spécialisée dans la trisomie 21, et donner une conférence devant les étudiants en médecine de l’Université Austral, avant d’être invitée par la présidente du Sénat argentin pour signer un accord de coopération. Cet accord sera décliné en deux conventions : la première avec l’Institut Jérôme Lejeune, qui s’est engagé à proposer une bourse à un interne en médecine argentin pour venir faire un stage de 6 mois dans ses locaux et se former à la prise en charge des patients porteurs d’une déficience intellectuelle d’origine génétique ; la deuxième convention avec la Fondation Jérôme Lejeune espagnole, qui s’est engagée à octroyer une bourse à un étudiant argentin pour suivre le Master de bioéthique en Espagne. S’en est suivi un colloque avec deux sénateurs, qui ont appelé les chercheurs à mettre la personne humaine au cœur de leur travail, ont salué l’action de la Fondation Jérôme Lejeune et se sont réjouis de pouvoir à l’avenir compter sur elle pour contribuer à la formation médicale et éthique des étudiants argentins.
Le collectif des « jeunes étudiants pour la vie », qui s’était fortement impliqué au moment des débats sur l’avortement en Argentine, a reçu nos quatre représentants pour une soirée autour de la personne de Jérôme Lejeune.
Une conférence organisée devant l’association Médicos por la Vida, qui rassemble les médecins engagés pour la défense de la Vie en Argentine, a permis des échanges fructueux et un encouragement réciproque.
« Cette semaine passée en Argentine nous donne énormément d’espoir, à nous Français dans la vieille Europe. Nous avons rencontré une population jeune, joyeuse, généreuse et responsable (…) qui, comme nous, est très consciente des enjeux de la bioéthique, des dangers du transhumanisme, des préoccupations environnementales mais aussi de la nécessité de pratiquer une écologie qui intègre l’homme de la conception à la mort naturelle. » *
La semaine a été clôturée par Jean-Marie Le Méné à l’Académie des sciences morales et politiques par une intervention dans laquelle il a pu rappeler que la bioéthique ne pouvait pas approuver ce que l’éthique réprouve.
*Jean-Marie Le Méné devant le Sénat argentin.
Retrouvez l’intégral du discours de Jean-Marie Le Méné devant le Sénat argentin ici
et le témoignage de Guadalupe, une étudiante en médecine, ici 1 et là 2