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Le Sénat sauve le minimum éthique par un tour de force inattendu

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Bioéthique
Éditorial
04 Fév 2021 Le Sénat sauve le minimum éthique par un tour de force inattendu

En écoutant les sénateurs débattre avec un ton feutré de l’arrêt de vie d’un bébé jusqu’à la veille de sa naissance, on constate combien notre société a perdu tout repère éthique.

On comprend aussi pourquoi le respect de  l’embryon humain ne suscite qu’un très faible intérêt.

Après avoir pourtant réussi le tour de force de rejeter la PMA sans père, l’autoconservation des gamètes, la distorsion de la filiation, les sénateurs n’ont pas brillé sur les enjeux bioéthiques.

Sur le respect de la vie humaine, on conservera de cette 2ème lecture du Sénat un goût amer.

La recherche sur l’embryon

La recherche sur l’embryon humain a été débattue en une petite heure. On sait pourtant combien l’humain y est détricoté : création de gamètes artificiels, de modèles embryonnaires, recherche sur l’embryon menée jusqu’à 14 jours, mise à disposition des cellules souches embryonnaires sur simple déclaration des chercheurs. 

A noter que les sénateurs auront tout de même réussi à contrer l’insistance du gouvernement de créer des embryons transgéniques et chimériques, comme ils l’avaient fait en première lecture.

Ils ont également rejeté l’interruption médicale de grossesse pour cause de « détresse psychosociale ». Mais ils ont considéré que le délai de réflexion de 7 jours n’était pas nécessaire.

Les sénateurs ont enfin confirmé l’extension du DPI-HLA : les couples qui auront recours à ce double DPI pourront créer un nombre d’embryons sans limite pour trouver l’embryon dit « sain » et « compatible » avec un frère ou une sœur malade qu’il pourra soigner. Une disposition qui augmentera le stock d’embryons surnuméraires s’élevant déjà à plus de 245 000 en France. Mais une fois encore, créer, trier, jeter des embryons humains, les plus jeunes membres de l’espèce humaine, ne suscite pas une grande indignation.

Victoire sur le DPI-A

En revanche, une vraie victoire silencieuse a eu lieu. Le tri des embryons sur leurs caractéristiques chromosomiques (dit diagnostic préimplantatoire aux aneuploïdies (DPI-A)) n’a pas été intégré dans le projet de loi. Les deux chambres ont dit NON à l’établissement d’une norme génétique, Non à la stigmatisation des personnes trisomiques 21 jusque dans l’éprouvette.

La PMA pour les couples de femmes, le critère médical pour la PMA, l’autoconservation des gamètes, l’IMG, et les autres dispositions sur lesquelles les deux chambres ne se sont pas mises d’accord, seront négociées en commission mixte paritaire dans les semaines à venir.

La Fondation Jérôme Lejeune reste mobilisée pour alerter les consciences et apporter aux Français son expertise utile à la mise en échec des dispositions les plus graves de ce texte.

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