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« Les sacrifiés de la recherche »

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Bioéthique
03 Jan 2020 « Les sacrifiés de la recherche »

 

La Fondation Jérôme Lejeune publie un ouvrage pour décrypter les enjeux actuels de la recherche sur l’embryon humain et les cellules souches embryonnaires humaines.

Préfacé par Jean-Marie Le Méné, il paraît aux éditions Pierre-Guillaume de Roux en janvier 2020.

Contrairement à ce que laisse penser le peu de couverture médiatique, l’embryon humain n’est pas un être insignifiant. Il obsède, fascine, gêne, exaspère. Il est
« le » sujet des lois de bioéthique depuis leur origine. La troisième révision en cours ne fait pas exception. Deux juristes de la fondation ont rassemblé dans un ouvrage l’expertise de cette dernière, issue du suivi des lois de bioéthique dès 1994 et de son expérience de dix ans de contentieux contre des autorisations de recherche sur l’embryon. Un essai incontournable pour décrypter le sort des plus jeunes êtres humains pour les prochaines années.

« Les sacrifiés de la recherche » expose d’où l’on vient pour comprendre où l’on va.

Pour saisir les enjeux actuellement débattus au Parlement, il faut connaître ce que les lois de bioéthique ont semé depuis 1994, ce que la jurisprudence a cautionné, ou encore les revendications des scientifiques et leurs justifications. En reprenant les travaux législatifs et les décisions des juridictions administratives, ce document rend compte de l’absence de régulation de la recherche sur l’embryon. Depuis 2004, détruire l’embryon humain pour la recherche est rendu possible en France. En 15 ans, le cadre législatif a été sans cesse revu à la baisse avec acharnement. Le législateur et le juge ont démissionné de leur rôle de régulateur face aux revendications des chercheurs et au « biopouvoir » de l’agence d’Etat qui délivre les autorisations de recherche sur l’embryon.

Le nouveau livre de la Fondation Lejeune analyse avec soin les nouvelles transgressions du projet de loi bioéthique, héritage de 15 ans de promotion de « moins disant éthique » : industrialisation des cellules souches embryonnaires humaines (CSEh), conservation de l’embryon in vitro jusqu’à 14 jours, création d’embryons transgéniques et chimériques, création de gamètes artificielles et de modèles embryonnaires à partir de CSEh.
Ces dispositions traduisent à quel point la bioéthique, en France, se réduit désormais à une vision utilitariste de l’embryon.

« Les sacrifiés de la recherche » décrypte les résultats de la recherche dans le monde.

Ces modifications législatives sont mues par la pression de quelques chercheurs qui se sont spécialisés dans la recherche sur l’embryon humain. A chaque révision de la loi de bioéthique, ils recourent aux « effets d’annonce » laissant croire au législateur que la guérison de patients grâce aux CSEh est pour demain. Le livre de la fondation dresse un état des lieux des résultats : après 20 ans de recherche dans le monde, il n’existe aucune thérapie effective à base de CSEh. En revanche la thérapie cellulaire est effective quand elle utilise des cellules souches adultes.

Enfin, ce nouveau livre met le doigt sur l’intérêt que les cellules souches de l’embryon présentent pour les chercheurs : elles sont un matériau qui peut être produit en grand nombre pour l’industrie pharmaceutique. Les contrats entre des industriels et des sociétés privées, ou des laboratoires, s’élèvent à des millions d’euros.

L’argumentation du livre de la Fondation Jérôme Lejeune est juridique, scientifique, et ne conclut pas à la hâte. A lire pour comprendre et faire comprendre en quoi le plus petit de l’homme est sacrifié.

Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, une des rares voix critique sur la recherche sur l’embryon humain et ses cellules souches, a été auditionné par la commission spéciale du sénat le mercredi 11 décembre 2019. Retrouvez le compte rendu de cette audition, et sa captation vidéo sur le site internet de la fondation Jérôme Lejeune.

Pour rappel, le projet de loi bioéthique est discuté au Sénat, en commission à partir du 9 janvier 2020, et en séance fin janvier.

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