L’intention exprimée par M. Macron, dans les premières minutes de son discours de président de l’UE, de vouloir intégrer l’avortement à la Charte européenne des droits fondamentaux, est un archétype de guerre. Celle où un Mal, travesti en un Bien, produit un effet désarmant. Et enclenche un désastre avec une grande économie de moyens. Quel que soit le jugement que l’on porte sur la légalisation de l’avortement, l’homicide qui le définit peut difficilement passer pour une valeur fondamentale. Depuis quand le rejet volontaire du plus jeune membre de notre humanité peut-il être tenu pour autre chose qu’un drame ? Lorsque le président de la République française s’adresse solennellement aux vingt-sept pays de l’Union, il parle avec des mots pesés au trébuchet. Qu’a-t-il voulu dire ? Le sujet est-il dans sa sphère d’intérêt personnel ? Non. Etait-ce un message à la nouvelle présidente du Parlement européen, Maltaise, qui a le malheur d’être réputée pro-life ? Il serait mesquin de le penser. Voulait-il séduire un électorat féministe en vue des élections présidentielles ?