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Par 84 voix contre 43, en pleine nuit, l’Assemblée Nationale vient d’adopter le projet de loi de bioéthique en 3e lecture.
En l’état, il contient des dérives éthiques majeures :
- PMA pour les femmes homosexuelles et célibataires (article 1)
- L’accès aux origines sans possibilité d’établir de filiation avec le géniteur (article 2)
- L’autoconservation des ovocytes (article 2), la filiation à l’égard de deux mères (article 4)
- La recherche sur l’embryon humain jusqu’à 14 jours, la libéralisation de la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines (CSEh), la création de gamètes artificiels, de copies d’embryons humains (articles 14 et 15), d’embryons chimères, d’embryons transgéniques (article 17)
- La banalisation de l’avortement tardif (article 20), etc.
Ce tsunami « bioéthique » a été soumis à la règle du temps programmée : un débat chronométré, limité à 12h30, où les députés devaient défendre les 1590 amendements en un temps imparti par groupes : 2h50 pour les LR, 40 minutes pour les UDI, 20 minutes pour les non-inscrits, etc. Le débat a été amputé dès l’origine.
Le 24 juin, il est peu vraisemblable que le Sénat se soumette à l’humiliation de réexaminer un texte complètement détricoté par l’Assemblée ; celle-ci n’aura plus, dès lors, qu’à l’adopter en une demi-heure le 29 juin. Il restera neuf mois pour concevoir le premier bébé issu d’une « PMA pour toutes » avant les élections présidentielles.
Jean-Marie Le Méné, président de la fondation Jérôme Lejeune, dénonce :
« Pour Didier Sicard, ancien président du CCNE, « Ce n’est pas de la bioéthique, c’est du théâtre ». Patrick Hetzel a évoqué un « simulacre », une « supercherie ». Emmanuelle Ménard, un « naufrage ». Je préférerais parler, pour ma part, d’un Camerone bioéthique. Une petite poignée de héros se battent sous le feu incessant de l’adversaire, sans le moindre espoir de gagner un pouce de terrain. Mais ces rares députés auront eu l’honneur de ne s’être pas tus dans un débat qui n’a jamais été, et ceci depuis la première loi de 1994, ni bio, ni éthique, mais une guerre idéologique. S’il existe un basculement civilisationnel, c’est bien celui de la technicisation de la reproduction humaine. »
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