L’électroencéphalogramme est un examen non invasif, indolore, facile à réaliser. Il enregistre en direct les oscillations cérébrales, c’est-à-dire la façon dont les signaux d’information voyagent à travers les circuits de neurones. C’est une représentation dynamique de l’activité du cerveau.
Dans la trisomie 21, le cerveau est plus lent : la modification de la répartition des ondes cérébrales au profit des plus lentes pourrait être un reflet des difficultés d’apprentissage rencontrées. L’Institut Jérôme Lejeune prépare un projet innovant pour mettre en évidence une signature EEG représentative de l’activité cérébrale au repos et après une stimulation cognitive via un ensemble de sollicitations auditives chez des enfants âgés de 6 à 12 ans.
Les signatures EEG pourraient devenir un biomarqueur neurologique (neuromarqueur) utilisable dans le cadre de la mise au point mais aussi de l’évaluation de l’efficacité de nouveaux traitements. Ce projet pourrait également ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques à termes. En effet, nous espérons pouvoir modifier la répartition des ondes cérébrales pour améliorer les fonctions d’apprentissage et d’autonomie chez les personnes porteuses de trisomie 21.
Ce type de projet nécessite un financement de 350.000 € en 2023-2024
En lien avec d’autres partenaires, la Fondation Jérôme Lejeune soutient depuis plus de 10 ans le projet DYRK1A du Dr Laurent Meijer. Son objectif est de développer un médicament pour favoriser les apprentissages des personnes avec une trisomie 21 et prévenir les symptômes de la maladie d’Alzheimer.
À ce jour, une molécule médicamenteuse, la Leucettinib-21 a été identifiée sur la base de critères d’efficacité, de non toxicité et de sa capacité à se diffuser dans les organes cibles, particulièrement, le cerveau. Elle a fait l’objet de tests sur des modèles animaux et devrait d’ici la fin de l’année bénéficier d’un accord de l’Agence Nationale du Médicament (ANSM) pour réaliser les premiers tests de ce médicament sur l’homme.
Ce projet nécessite un financement de 400.000 € en 2023-2024
L’objectif du projet CBS, mené par le Pr Csaba Szabo, médecin et chercheur, est double. Il vise à mieux comprendre le rôle de la protéine produite par le gène CBS.
Localisé sur le chromosome 21, présent en trois exemplaires au lieu de 2 dans la trisomie 21, le gène CBS, surreprésenté, conduit à la production excessive du gaz H2S, le gaz de l’œuf pourri.
Celui-ci, nécessaire à des niveaux normaux, devient toxique et affecte «l’usine énergétique » interne de la cellule, la mitochondrie, qui manque de tonus et « s’essouffle ».
La bonne nouvelle, c’est que ce mécanisme est réversible et qu’en diminuant la quantité de gaz, la cellule peut retrouver son fonctionnement normal. Aussi, l’autre dimension de ce projet s’attache à trouver une molécule qui puisse bloquer la protéine CBS et rétablir le fonctionnement de la cellule pour améliorer les capacités cognitives des personnes avec une trisomie 21.
Ce projet nécessite un financement de 900.000 € en 2023-2024