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Mourir n’est pas tuer : parole de réalisateur

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08 Mar 2023 Mourir n’est pas tuer : parole de réalisateur

A l’occasion de la diffusion du documentaire Mourir n’est pas tuer, enquête au cœur de la fin de vie, soutenu financièrement par la Fondation Jérôme Lejeune avec de nombreux donateurs, Gènéthique, premier site d’information bioéthique, label de la Fondation, a interrogé son réalisateur. Interview.

Gènéthique : Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager sur ce nouveau projet ? 

Géraud Burin des Roziers : Je veux être un acteur participatif de notre société et j’aime mettre en valeur les personnes les plus fragiles. J’ai réalisé plusieurs documentaires traitant de l’esclavage, des enfants dans la précarité, de l’autisme ou des blessés de guerre notamment. C’est facile de s’engager aux profits des plus vulnérables. Ça commence par un sourire, un regard (…) J’avais déjà abordé la question de la fin de vie à travers deux documentaires. Je pense qu’il est important de faire entendre le témoignage de ceux qui sont en première ligne, œuvrant sur le terrain. J’ai interviewé des spécialistes en Belgique, Suisse et Pays-Bas. J’ai voulu observer et faire entendre ceux qui chaque jour travaillent avec abnégation dans les centres de soins palliatifs en France, mais aussi faire entendre la voix de philosophes, juristes. Faire témoigner des familles et avant tout les patients en fin de vie, les personnes les premières concernées.

G : Qu’est ce qui a été le plus difficile dans la réalisation de ce film ?

GBdR : Dans ce documentaire, il était important de montrer la manière dont s’exprime la souffrance, la douleur, la colère, même si cela est dérangeant. Il faut accepter de regarder la réalité en face, comme la mort que notre société veut cacher à tout prix. Par peur ? Par pudeur ? Par orgueil ? Cette mort, que les soignants en unité de soins palliatifs acceptent de côtoyer avec un grand professionnalisme pour accompagner les vivants jusqu’au bout, sans jamais renoncer, sans jamais les abandonner.

G : Y-a-t-il des témoignages, des rencontres qui vous ont particulièrement marqués ? 

GBdR : Je retiens en particulier le désarroi de ces médecins, de ces infirmiers au contact des personnes en fin de vie, qui semblent exclues des débats actuels sur la fin de vie. Un sondage réalisé pour la SFAP dit que 70% des soignants seraient prêts à démissionner si une loi en faveur de l’euthanasie passait demain en France.

G : Que pourriez-vous dire pour inciter à voir le documentaire ?

GBdR : Ce film est fait pour vous. Dans quel type de société voulez-vous vivre ? Nous serons tous un jour confronté à la fin de vie d’un proche. Demain, vous serez peut-être hospitalisé. Aurez-vous toujours confiance en vos médecins ? Si demain vous êtes atteint d’une maladie incurable et que vos jours sont comptés, souhaitez-vous que l’on prenne soin de vous jusqu’au bout avec humanité, et que l’on vous aide à profiter de la vie jusqu’au bout en étant accompagné ? Ou souhaitez-vous que votre existence soit gommée d’un coup par une piqure létale 

G : Quel message voulez-vous transmettre ?

GBdR : En s’opposant à l’euthanasie ou au suicide assisté en France, il ne s’agit pas de laisser de côté les personnes qui souffrent dans leur chair ou sont atteintes par une maladie psychiatrique. Il s’agit de faire davantage encore pour les accompagner sérieusement, en commençant par les écouter (le meilleur médicament, nous dit Muriel Derome). La solution, comme le martèle Jacques Ricot, n’est surtout pas de soulager la personne en la tuant.

Retrouver l’article dans son intégralité sur le site genethique.org : Géraud Burin des Roziers enquête au cœur de la fin de vie dans son nouveau documentaire.

Autour du documentaire Mourir n’est pas tuer Enquête au cœur de la fin de vie, réalisé par Géraud Burin des Rosières de l’agence Ligne de Front, la Fondation Jérôme Lejeune a entamé un tour de France.

Dates et informations pratiques sur le site : Tout Mais Pas Ça !

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