Wandy O’Carroll est maman d’Olivier. Connu pour ses photos, elle nous raconte le parcours éblouissant d’une mère et de son fils. Celui que l’on considère comme un bon à rien, parce que trisomique, ouvre des perspectives et une redécouverte du monde, car il sait voir ce que personne n’arrive à voir.
Wandy O’Carroll est maman d’Olivier. Connu pour ses photos, elle nous raconte le parcours éblouissant d’une mère et de son fils. Celui que l’on considère comme un bon à rien, parce que trisomique, ouvre des perspectives et une redécouverte du monde, car il sait voir ce que personne n’arrive à voir.
Olivier Hellowell est né en juillet 1996. Il a été diagnostiqué trisomique après sa naissance et j’étais complètement affolée. Je pensais que mon monde allait s’arrêter, et j’imaginais mon avenir de manière très sombre. Il a été diagnostiqué aussi d’importants problèmes cardiaux qui ont nécessité une opération d’urgence pour réparer trois défauts du cœur. Je pensais qu’on ne pouvait pas survivre d’une telle opération.
A 18 mois, un médecin m’a annoncé qu’il souffrait d’une hypotonie sévère, et que mon fils ne pourrait évidemment jamais être sportif. A l’âge de 2 ans j’ai noté qu’Olivier criait et riait sans émettre un son, à 3 ans le service de thérapie du langage diagnostique une dyspraxie verbale en plus des retards du fait de sa trisomie, et ils m’ont affirmé que malheureusement il ne pourrait jamais parler et ne pourrait jamais être compris, même adulte. A l’école maternelle, il a été régulièrement exclu pour son comportement « impulsif et difficile » et formellement diagnostiqué hyperactif à 10 ans.
Olivier nous livre un testament des choses dans la vie que l’on PEUT faire et non ce que les gens vous disent ce qu’il pourra faire ou non.
J’ai commencé à chanter à Olivier à un an, et il a commencé à utiliser des signes lui-même à 18 mois. Il savait ce qu’il voulait dire, mais il ne pouvait pas encore le faire à la bonne vitesse. Avec le temps il a commencé l’école à 4 ans et 2 mois. Il était capable d’écrire 350 mots. Olivier adore apprendre – sans doute parce qu’on lui apprend avec amusement – et a 4 ans il connaissait les couleurs savait compter jusqu’à 10. Avec les techniques d’apprentissage d’association de trisomiques, il pouvait lire 75 mots quand il commença l’école et maintenant il profite de sa bibliothèque de plus de 400 livres à la maison.
Son hyperactivité a été canalisée par des activités. Il aime le football, le basket, le billard et le skateboard qu’il a pratiqué vers l’âge de 9 ans. Avec patience, optimisme, des activités ciblés, et des encouragements, l’apprentissage du langage a fleuri et il est maintenant capable d’avoir une conversation avec n’importe qui, de parler des avantages d’une Volkswagen ou d’une Buggati avec sa grande sœur Anne. Il a été interviewé par la radio de la BBC pour ses photographies à de nombreuses occasions.
Le père d’Olivier est parti quand Olivier était petit et a choisi de ne pas le revoir avant ses 6-7 ans. Mike O’Carroll, aujourd’hui le beau-père est rentré dans la vie d’Olivier quand il avait 9/10 ans et Mike était fasciné par le fait que Mike soit photographe. Il aimait le bel appareil photo et voulait être capable de « prendre des photos comme Mike ». Avec l’amour, la patience, l’attention et l’apprentissage. Mike donna progressivement une petite place à Olivier. Olivier a été capable d’étendre sa connaissance et son expertise afin de développer son propre style. Olivier aime et utilise le monde de la photographie, à la fois comme un outil pour photographier ce qu’il voit et à la manière dont il le voit, mais aussi comme quelque chose qui lui apporte un sentiment d’accomplissement et d’estime personnelle. Olivier voit des détails que les autres ne perçoivent pas. Il peut faire des photos de mauvaises herbes sur le sol et en donner une image de beauté et de fraicheur. Nous découvrons la beauté et la merveille du monde qui nous entourent grâce au regard d’Olivier.
En Juin 2013 une page Facebook a été lancée pour faire connaître les photographies d’Olivier et son travail. En 4 semaines il y avait plus de 1800 fans dans le monde entier. Olivier reçoit des commentaires des personnes venant du monde entier. Olivier veut « trouver » les personnes qui commentent ses pages sur la mappemonde, il leur demande d’où ils viennent pour pouvoir placer des post-it sur la carte. Plus de 1200 réponses ont été données en 48h venant d’Amérique, d’Amérique du Sud, d’Europe, du Moyen-Orient, d’Australie…
Beaucoup de parents ayant une trisomie nous disent qu’ils sont inspirés et encouragés par son exemple. Beaucoup d’autres ont un simple lien avec le handicap, d’autres aiment des belles histoires, d’autres sont des photographes qui aiment tout simplement son style, ou amoureux de leurs photos !!! En 9 mois Olivier a eu 8000 fans de sa page, et maintenant il a plus de 40 000 fans (notamment après le reportage de la BBC). C’est merveilleux.
Olivier a une vie variée, intéressante et riche. Il ne s’ennuie jamais. Il aime les livres et les magazines. Il passe beaucoup de temps à jouer au billard, football, basket dans le jardin. Il part à la pêche une fois par mois avec Mike, et en promenade à travers le Pays de Galles les weekends pour chasser ou visiter des châteaux, parce qu’Olivier est passionné par l’Histoire.
Vivre avec Olivier c’est profiter de la folie, comme le décrit mon mari – et aussi une vie pleine de défis qui n’est jamais terne ! Olivier c’est un drôle, incroyable, roi des gars qui portent un sourire pour nos visages plusieurs fois par jour. Il nous donne sa propre et unique perspective sur le monde – et nous sommes tous plus riche de sa présence.
Olivier est maintenant au collège. Il espère devenir photographe professionnel (Site d’Olivier ici). Et après tout ce qu’il a traversé, contre vents et marées, qui pourrait encore dire : « Il ne peut pas » ?