La Fondation Jérôme Lejeune commémore ses 20 ans par des évènements scientifiques et culturels. A Lyon ça se passe du 26 au 30 novembre avec une exposition, un débat, une pièce de théâtre. Celle-ci, « Jeanne et les Post-humains », est mise en scène par Véronique Ebel. Rencontre.
La Fondation Jérôme Lejeune commémore ses 20 ans par des évènements scientifiques et culturels. A Lyon ça se passe du 26 au 30 novembre avec une exposition, un débat, une pièce de théâtre. Celle-ci, « Jeanne et les Post-humains », est mise en scène par Véronique Ebel. Rencontre.
Pouvez-vous nous présenter la pièce « Jeanne et les post-humain ?
Ce texte, écrit par le philosophe Fabrice Hadjaj, transmet un message urgent au monde qui ne semble plus reconnaitre la vie comme ce qui nous est donné, mais simplement comme un matériau modulable au gré de nos fantasmes.
Qu’adviendra-il des plus faibles? Des “informatables, des irréparables”, comme le dit l’auteur avec un humour grinçant qui le caractérise. Et même y aura-t-il encore des hommes?
La pièce est une tragi-comédie, très drôle et très acérée. Contre toute attente la pièce se termine bien.
Quel a été le parti pris pour la mise en scène ?
Il s’agit pour nous de faire ressortir le côté comique, voire grotesque, de cette société qui se veut “le meilleur des mondes”. C’est le temps de la “grande paix” avec son refus de la tragédie, du cri de l’homme qui questionne le drame de son existence, surtout, on ne fait pas de vagues… Cette société idéale a les réponses à toutes vos questions, quitte à vous faire un lavage de cerveau avec le grand pardon ou vous suicider joyeusement, dans la maison bleue, lorsque vous serez lassé de l’éternité de votre jeunesse et de vos interfaces.
“Il n’y a pas de tragédie Joan 304, il n’y a rien à crier, aucun ciel ne va se fendre, aucune main ne va se tendre d’en haut. Nous sommes perdus, mais sans avoir à être sauvés, comme l’herbe qui pousse et qui passe, comme le bouleau qui s’élève et qui s’abat, comme le merle qui chante et qui se décompose, sans qu’il faille y chercher un destin. Notre seule tâche est de faire que notre vie soit agréable et que notre mort soit douce” dit Corolla 47 à Joan d’Ark market.
Pour la scénographie, nous avons choisi des îlots isolés les uns des autres pour souligner la solitude radicale de ces post humains, reliés à tout par des capteurs ils sont irrémédiablement coupés les uns des autres et même d’eux-mêmes.
Comment exprimer la dimension futuriste ? D’ailleurs, la situation n’est-elle pas futuriste au point qu’elle en devient inhumaine?
L’aspect futuriste sera rendu par une économie de moyens tout étant virtuel et directement implanté dans les cerveaux des gens. Seuls des slogans en néons clignotants indiqueront qu’on est dans un monde où il ne fait plus jamais nuit.
Ainsi s’afficheront par exemple, en lettres clignotantes et changeantes. “Ark market”, “Institut d’émancipation de la personne”, “Concordia, capitale de la grande paix”, “Neurotech, partenaire de votre liberté individuelle”… Le grotesque sera pris en charge par les 2 interrogateurs.
Ainsi que par les publicités diffusées en bande son par la “démocratie mondiale”.
Heureusement, il y a cette jeune femme qui accepte de poser à nouveau la question du mystère de l’existence humaine.
Heureusement, il y a cette jeune femme avec ses paroles et son regard qui vient fissurer le système huilé de la démo et réintroduire la poésie dans le cœur de ses bourreaux. Bourreaux que la providence va d’ailleurs choisir pour poursuivre son œuvre de rédemption…
Informations pratiques
Pièce de Théâtre de Fabrice Hadjadj
Mise en scène de Véronique Ebel
Dates : 26, 27, 28, 29 novembre à 20 h 30
30 novembre à 17 h.
Lieu : théâtre de la Solitude (chez les Mariste), 29, chemin de Montauban – 69005 Lyon.
Réservation en ligne : https://www.weezevent.com/jeanne-et-les-post-humains
Dossier de presse
Les autres évènements à Lyon des 20 ans de la Fondation Jérôme Lejeune
– Une exposition « Jérôme Lejeune une découverte pour la vie »
(du 23 novembre au 3 décembre)
– Un débat « Quelle place pour l’homme « diminué » dans une humanité « augmenté » ? (mardi 25 novembre)