En bioéthique, les prédicateurs du débat apaisé et du dialogue fraternel sont des fossoyeurs de la dignité humaine. Quand il y va de la vie et de la mort des plus jeunes membres de notre espèce, par centaines, par milliers, par centaines de milliers, les échanges à fleurets mouchetés sont indigents. Un malentendu s’est installé chez certains qui crée une erreur de parallaxe. L’angle de vue n’est pas le bon. Ce qu’il faut refuser, ce n’est pas tel ou tel point dérangeant d’une loi de bioéthique, c’est la légitimité même d’une telle loi ! Il est surréaliste de discuter de l’engendrement des enfants des hommes comme on discute de la reproduction des oursins ou de la culture de cellules dans une boite de Pétri. S’il n’y a pas de différence de nature entre un embryon humain, un embryon de panda (dont on fait le plus grand cas) ou un bouturage de bégonia, alors cessons de nous plaindre de l’ensauvagement du monde. La collusion du scientisme et du marché ne se vainc ni par le débat ni par le dialogue. Il ne s’agit pas de déplorer d’interminables dérives mais de retrouver le cap1, ce qui exige des conversions déchirantes. Corriger les dérives si on a perdu le cap1 n’a aucun sens. Faut-il être marin pour le comprendre ?
Notre joie est le contraire de l’optimisme. Elle n’est pas d’espérer vainement du temps qu’il tienne les promesses de l’éternité. Notre joie est de mener le combat chaque jour pour remettre une rose des vents à la croisée des chemins.