Foire aux questions

Toutes les questions sur la Trisomie 21

Acquisitions

Comment fait-il ses acquisitions ?

Les acquisitions majeures s’installent par palier, l’une après l’autre. Ainsi, les enfants parleront ou marcheront habituellement avant d’être propres. Quand une acquisition majeure est en cours, les autres apprentissages se font généralement plus lentement. Il est recommandé de bâtir sur quelque chose qui existe déjà : on ne peut pas forcer l’apprentissage. On peut se le représenter comme la progression sur une voie déjà tracée plutôt que la dispersion dans de multiples voies.

Comment favoriser ses acquisitions ?

L’enfant a besoin de concret : il faut favoriser l’apprentissage par le visuel et le tactile. Quand il réussit, l’enfant mérite d’être félicité à sa juste mesure. La valorisation par la parole est très appréciée. Il faut le féliciter en lui disant que l’on est fier de lui. Si on le gronde, il faut savoir qu’en général il pourra être plus affecté que les autres enfants. Comme le succès engendre le succès, l’enfant se retrouve dans une spirale très positive : si on instaure un système de bons points par exemple, il joue à gagner des points tout en intégrant des comportements positifs.

Combien de temps lui faut-il pour une acquisition ?

Une acquisition facilement intégrée nécessite six mois, une acquisition lente prend dix-huit mois, une acquisition difficile plus de temps encore. Il faut ensuite entretenir de manière régulière les acquis. Les enfants progressent, mais sur une longue durée, il faut donc répéter beaucoup. Cinq minutes par jour peuvent changer bien des choses. L’enfant a besoin de temps pour comprendre et pour agir, car il lui faut souvent plus de temps de réflexion pour appliquer une consigne. Un médecin annonçait à un jeune couple : « Vous avez un enfant ordinaire, qui mettra sept fois plus de temps que les autres à apprendre ».

Quand il est enfant, il est préférable de ne lui demander qu’une seule chose à la fois, et d’augmenter progressivement les exigences éducatives, selon ses possibilités. Et surtout, il est important de lui faire confiance. En l’observant, en cherchant à le connaître, il nous surprendra bien souvent par ses potentialités insoupçonnées ou par les stratégies qu’il utilise pour arriver à ses fins.

Y a-t-il une méthode d’apprentissage particulière ?

Il n’existe pas de méthode spécifique pour l’apprentissage de l’enfant. Les acquisitions se font de façon décalée et plus lente que pour les autres enfants. Il est donc important, dans la mesure du possible, de favoriser certaines conditions d’apprentissage. Les activités en petit effectif par exemple, favorisent un climat de calme et de concentration. La réduction du nombre d’informations pour un exercice à effectuer, et la concrétisation de tout élément abstrait facilitent la compréhension de la consigne. Puis, comme pour tout enfant, les exigences éducatives doivent augmenter, mais de façon plus progressive.

Comment aménager au mieux l’apprentissage ?

Des aménagements peuvent être mis en place en fonction des difficultés et des atouts de chaque enfant. Ces aménagements doivent prendre en compte leurs difficultés d’abstraction, leur lenteur dans la compréhension et l’exécution des tâches, leur faible capacité d’attention et leurs difficultés de langage. Par ailleurs, la mémoire visuelle est souvent bonne, contrairement à la mémoire auditive. Un support visuel (images, gestes) pour tout apprentissage est donc très utile.

Les enfants sont généralement très réceptifs à l’imitation, ce qui les aide à acquérir, notamment, de bonnes conduites sociales. La routine de travail permet de poser un cadre et peut les aider, à condition de ne pas les enfermer dans un mode d’apprentissage par automatisme. Dans le cadre d’un projet éducatif précis, élaboré en collaboration avec les parents et les éducateurs, un programme adapté à chacun les aide à progresser au mieux.

La stimulation visuelle, auditive et motrice, qui commence dès le plus jeune âge, est importante pour les aider à développer leurs capacités. Des spécialistes conseillent les parents dans ce domaine. Il faut veiller à ne pas surcharger l’emploi du temps des enfants, et leur laisser des moments pour jouer, rêver, inventer, nécessaires à l’épanouissement de tout enfant.

Mon enfant apprendra-t-il à lire et à écrire ?

Ces deux apprentissages sont intrinsèquement liés. Ils sont importants pour une meilleure autonomie dans la vie future. Mais chaque enfant ira à son rythme. Certains liront, à des niveaux différents, d’autres pas. Ces apprentissages reposent avant tout sur le travail de l’enfant avec son orthophoniste, et relayé par ses parents. Avec une bonne surveillance ophtalmologique et une bonne prise en charge éducative et rééducative, il saura lire et écrire.

Cependant, certains enfants ne parviendront pas à lire ou à écrire, même très bien pris en charge. Ces situations rappellent que l’attention des parents et la qualité des professionnels ne font pas tout. Il ne faut pas croire qu’un acharnement rééducatif permet de surmonter toutes les difficultés de l’enfant.

Comment l’aider dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture ?

L’avis de l’orthophoniste devrait éclairer les choix de la méthode de lecture la plus adaptée à l’enfant. Comme tous les autres enfants, notre enfant a trois canaux d’apprentissage : visuel, auditif et kinesthésique (mouvement du corps). Il est important de repérer le canal que privilégie votre enfant afin de lui faciliter l’apprentissage.

Les rééducations psychomotrice et orthophonique permettent de développer la motricité fine de l’enfant et les fonctions visuo-spatiales. Ces fonctions impliquent l’information visuelle, la reconnaissance des formes, la perception des perspectives, l’orientation et l’organisation dans l’espace d’éléments visuels. Ce sont celles qui permettent, par exemple, de reproduire des formes géométriques.

La tenue du crayon doit être surveillée. Il existe des crayons avec des maintiens en mousse triangulaire. En particulier pour l’enfant pour qui l’acquisition de l’écriture est difficile, on pourra voir avec les spécialistes s’il convient qu’il utilise l’ordinateur comme un palliatif.

Mon enfant pourra-t-il apprendre à compter ?

Il s’agit de familiariser l’enfant avec les chiffres, afin que plus tard il puisse être le plus autonome possible dans des actions quotidiennes qui font appel aux mathématiques, comme faire des courses par exemple. Ces apprentissages sont longs et nécessitent beaucoup de répétitions pour être intégrés.

Comment l’aider à apprendre à utiliser ses mains ?

L’apprentissage de différentes techniques pourra petit à petit mener l’enfant à une plus grande autonomie. Les différentes techniques permettront une meilleure préhension des deux mains et une meilleure coordination yeux-mains. Il faudra lui apprendre à faire et à défaire (boutons, scratch, boucles, fermeture éclair, etc.). Cet apport est très important pour son autonomie, notamment au niveau de l’habillage.

Il faudra lui apprendre également à verser, à visser et à dévisser, à plier, couper, coller, lâcher, enfiler (des perles, une aiguille), à porter, construire et déconstruire, etc. Il est bon également de lui faire travailler les sens (ouïe, vue, toucher, odorat, et goût). Dans un sac fermé, par exemple, on peut lui faire retrouver le cube, la boule… Il s’agira d’aiguiser sa reconnaissance tactile.