La recherche translationnelle
La recherche translationnelle faisant suite aux travaux de recherche fondamentale désigne l’étape permettant de passer des intuitions de la recherche fondamentale aux applications thérapeutiques et se rapprocher petit à petit de la mise à disposition d’un traitement.
La Fondation Jérôme Lejeune est partie prenante dans de nombreux programmes de recherche translationnelle.
- Le projet gène DYRK1a en est un exemple. Il cible une famille de kinases inhibitrices de DYRK1A susceptibles d’intervenir dans la trisomie 21 et dans la maladie d’Alzheimer. DYRK1a est impliqué dans plusieurs pathologies, et interagit avec de nombreux gènes dont CBS déjà mentionné. Grâce aux travaux translationnels réalisés, une molécule parmi 350 a été sélectionnée sur la base de critères d’efficacité, d’innocuité et de disponibilité. Les dernières études pré réglementaires nécessaires à l’élaboration du dossier réglementaire sont en cours, avant d’envisager l’administration chez l’homme.
- Le programme lié à l’exploration du gène CBS déjà mentionné visait à démontrer le rôle de l’enzyme CBS dans la déficience intellectuelle des personnes trisomiques. La preuve a été apportée en 2019. On sait désormais que cette enzyme, surexprimée dans la trisomie 21, provoque la synthèse à un niveau toxique d’un gaz intracellulaire (H2S), notamment au niveau de la mitochondrie (organite respiratoire de la cellule). Une cible thérapeutique est donc démontrée. La voie est ouverte à la découverte et la synthèse de molécules offrant une bonne inhibition de la CBS et particulièrement au niveau cérébral, sans effet toxique, remplissant les conditions d’un médicament. L’atteinte de ses résultats permettra de présenter à l’administration un dossier préclinique réglementaire puis d’engager les phases cliniques chez l’homme.
- La Fondation facilite le travail de nombreuses équipes dans d’autres pathologies. Les meilleurs projets sont sélectionnés par le Conseil scientifique lors de l’une des deux réunions annuelles. Certains de ces projets pourront aller jusqu’à un développement thérapeutique.
- La Fondation est également impliquée dans la création de modèles animaux (souris et rats) et modèles cellulaires d’origine non embryonnaires qui permettent d’observer les conséquences d’anomalies génétiques, de tester des molécules, de proposer des hypothèses de travail et d’ouvrir de nouvelles voies de recherche. Ces modèles de recherche sont indispensables à la recherche translationnelle.
- La biobanque BioJeL est un autre outil indispensable à la recherche translationnelle. Elle met à disposition des chercheurs des cellules et produits biologiques des patients de l’Institut. BioJeL est en train de mettre au point des cellules IPSc pour les transformer en cellules humaines cibles ou en petits organes de laboratoire. L’obtention et la distribution de ces cellules faciliteront la recherche et l’évaluation de futures molécules.