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Restaurer le visage de la paix

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05 Nov 2021 Restaurer le visage de la paix

Edito de Jean-Marie Le Méné

Depuis qu’on peut avorter et euthanasier en paix, on a changé le visage de la paix. Le constat n’est pas seulement moral, il est surtout politique, il ne vaut pas que pour la cellule familiale, il vaut bien plus encore pour la société tout entière. L’instauration de cette guerre sans fin et lourde de victimes, appelée paix, est même devenue un enjeu dans les relations internationales.

La planète, d’ouest en est et du nord au sud, chaque jour de l’année, est sommée de se plier à cette paix fallacieuse qui introduit la guerre contre les plus faibles dans sa nouvelle définition. Les pays tombent les uns après les autres comme des dominos et justifient l’injustifiable. On le sait, la France, ainsi que d’autres pays, interdit pénalement de dissuader de l’avortement, c’est à dire anesthésie les consciences, avec le délit d’entrave qui peut conduire en prison n’importe quelle bonne volonté. Mais à l’échelle du monde, c’est la même chose, des pays peuvent dorénavant être mis à l’index, exclus de financements, bannis de la communauté internationale, en l’occurrence européenne, s’ils n’admettent pas l’avortement au rang des droits inviolables et sacrés. Il en sera inévitablement ainsi pour la lucrative procréation industrialisée, le massacre des embryons humains sur l’autel de la technoscience et l’euthanasie qui rétablira les comptes des régimes sociaux.

Dans cet énorme combat civilisationnel, la place de la Fondation, en France et dans le monde, est à la fois minuscule et irremplaçable, comme l’a été le témoignage de Jérôme Lejeune.

 

Telle est aujourd’hui la situation de certains pays européens qui, libérés du progressisme communiste, ne veulent pas tomber sous le joug du progressisme libéral. à la suite de Soljenitsyne, après avoir connu les barbelés du corps, ils refusent de connaître les barbelés de l’âme.

Dans cet énorme combat civilisationnel, la place de la Fondation, en France et dans le monde, est à la fois minuscule et irremplaçable, comme l’a été le témoignage de Jérôme Lejeune. Par sa modeste action au quotidien, dans la prise en charge médicale des personnes porteuses de trisomie  21, devenues les cibles emblématiques de l’eugénisme chic, la Fondation renonce à l’orgueilleuse prétention de changer le Mal en Bien. Qualifier de droit inviolable, au plan national et international, l’assassinat programmé des personnes diagnostiquées comme indésirables n’est pas un Bien mais un Mal. Il faudrait le proclamer avec radicalité, même si le message blesse comme la lumière peut blesser car il est préférable d’être blessé par la vérité que par le mensonge. Déjà Bernanos mettait en garde ses contemporains contre ce qu’il dénommait « la Machinerie » qui tente « toujours de convaincre l’humanité, au nom d’un Progrès fatal et indéfini, de monter sur le billard pour se faire ouvrir le ventre par la Technique, en vue de l’expérience décisive, manquée jadis au paradis terrestre, qui fera de l’homme un dieu ». Et si Bernanos ne suffisait pas, en cette veille de Noël, restaurons le visage de la paix avec Léon Bloy l’imprécateur amoureux de «  ce christianisme gigantesque d’autrefois dont ne veulent plus nos générations avortées » et qui ne voyait « de beau dans le monde que l’enthousiasme, le débordement, le trop-plein de l’âme, la témérité en tout, l’excès et l’abus de la vie ».

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