« La médecine n’est pas seulement préventive, elle est aussi curative. Prenez un enfant trisomique 21, un mongolien. La cause de sa maladie, c’est ce malheureux chromosome en trop qui dérègle tout.
Allez-vous imaginer qu’on ne pourra jamais rien faire pour lui ? Ce serait le seul péché contre l’esprit qu’on puisse commettre en médecine. Ces enfants, je le dis tout de suite et très crûment, je ne sais pas les guérir aujourd’hui. Mais on peut envisager, sans l’ombre d’un doute, le jour où ce sera possible. »
Jérôme Lejeune
La recherche préclinique a mis en évidence le potentiel thérapeutique de la molécule EGCG, gallate d’épigallocatéchine,extraite du thé vert sur les capacités intellectuelles des personnes atteintes de trisomie 21. Ceci serait lié à la capacité de l’EGCG de moduler l’activité de Dyrk1A, un des gènes cible dans le traitement de la trisomie 21.
L’équipe de chercheurs, dirigée par Mara Dierssen et par Rafael de la Torre à Barcelone, travaille depuis de nombreux mois à un essai clinique concernant des jeunes adultes, âgés de 18 à 30 ans, atteints de trisomie 21, pour vérifier l’effet de l’EGCG combiné à un protocole de stimulation cognitive. Ce traitement a pour but d’améliorer les capacités de mémoire et d’apprentissage et d’augmenter la fonctionnalité journalière des personnes.
Initié depuis plus d’un an et demi, cet essai a réuni 87 personnes, traitées pendant un an. Une fois le traitement terminé, l’équipe de recherche a continué de les suivre pendant six mois. Les personnes participant à l’étude ont été évaluées du point de vue de leur performance cognitive.
25 des 87 personnes participant à l’étude ont eu en plus du traitement, des explorations complémentaires de neuro-imagerie (résonnance magnétique fonctionnelle, IRM) et de neurophysiologie (stimulation magnétique transcrânienne, TMS). Ces explorations complémentaires ont permis de relier les changements observés dans l’aire cognitive à des modifications de la communication neuronale dans certaines régions du cerveau.
Les résultats préliminaires de l’étude montrent d’ores et déjà une amélioration de la mémoire et des fonctions exécutives comme la prise de décision. Compte tenu des grands espoirs que cette étude porte et des perspectives qu’elle peut ouvrir, la Fondation Jérôme Lejeune s’est investie de façon importante pour soutenir l’équipe de Tesdad dans la conduite de ce projet en prenant en charge plus de 50% du financement de ce programme.
Maintenant que la première étape de la recherche clinique avec les adultes est terminée, l’équipe de chercheurs peut commencer à préparer la seconde partie de l’étude qui portera, elle, sur deux groupes d’enfants atteints de trisomie 21, le premier de 2 à 6 ans et le second groupe âgé de 6 à 12 ans.
Tesdad est donc un programme de recherche clinique très porteur et montre à quel point il est primordial de soutenir, comme la Fondation, la recherche médicale.