Etymologiquement, euthanasie, du grec Eu-thanatos, signifie « la bonne mort ». Elle désignait une mort naturelle et sans souffrance qu’il fallait soulager sans la provoquer. Mais son sens a beaucoup évolué. L’euthanasie est-elle encore aujourd’hui la promesse d’une bonne mort ? Certainement pas.
Mort dans la dignité, soins palliatifs, acharnement thérapeutique, euthanasie active, euthanasie passive, réanimation, alimentation et hydratation artificielles, Loi Claeys-Leonetti, vies fragiles et handicapées… Autant de fils embrouillés qu’il faut dénouer pour comprendre comment, loi après loi, comme l’explique Jean-Marie Le Méné en préambule du Manuel, « le glissement d’un arrêt des soins avec sédation – type loi Leonetti-Claeys – vers l’euthanasie dite « active » est en marche parce que le continuum est inéluctable ».
Pourtant, comment d’une médecine qui soigne, peut-on passer, sans dommage, à une médecine qui donne la mort ? Quand la compassion portée à un malade conduit à lui proposer ou à l’accompagner activement dans la mort, que reste-t-il de l’humanité ?
Cette version augmentée du manuel sur l’euthanasie, accessible à tous, enrichie de nouvelles illustrations, reprend les dernières évolutions législatives, rappelle les enjeux éthiques autour de la fin de la vie et fait un point sur les questions médicales, notamment celles concernant la gestion de la souffrance. Elle présente enfin les alternatives qui existent et permettent d’accompagner la vie jusqu’au bout.
Echapper à la mort qui effraie par l’euthanasie est un leurre et une usurpation. Puisse la nouvelle édition de ce manuel aider à réagir quand se profilent de nouvelles dérives.