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Jean-Marie Le Méné sur Europe 1

Dans les médias
21 Jan 2014 Jean-Marie Le Méné sur Europe 1

Jean-Marie Le Méné était l’invité de l’émission Le Grand Direct des médias suite à la Marche pour la Vie

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L’Interview commence à partir de la 42ème minute.

Pour regarder l’émission cliquez ici.

 

Invités :
– Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du planning familial
– Jean-Marie Le Méné, porte-parole du collectif « La Marche pour la vie »

Les manifestants anti-IVG de la Marche pour la Vie ont fait le plein dimanche dernier, dans les rues de Paris, ils étaient 40 000 selon les organisateurs, 16 000 selon la police. La Marche des opposants à l’interruption volontaire de grossesse célébrait cette année l’Espagne où le gouvernement a présenté en décembre un projet supprimant quasiment le droit à l’avortement. Alors que plus de 220 000 avortements sont pratiqués chaque année en France, où l’IVG est intégralement remboursée depuis janvier 2013, ce droit est aujourd’hui encore l’objet de vifs débats.

Europe 1 : Jean-Marie Le Méné, est-ce que ce n’est pas un combat d’arrière garde, celui contre l’avortement?

Jean-Marie Le Méné : Quand on regarde nos voisins européens, c’est un combat hyper moderne et un combat très progressiste puisque la France est quasiment isolée ; dans les pays de l’est ils se battent pour une réglementation qui soit plus favorable au respect de la vie, dans le sud c’est la même chose, au nord de l’Europe aussi et aux États-Unis n’en parlons pas. Donc la France est complètement isolée et il faudra bien qu’elle se rende compte qu’aujourd’hui il faut revenir à des réglementations qui favorisent davantage l’accueil de la vie plutôt que de donner uniquement la solution de la mort et de l’avortement.

Europe 1 : On va être très clair dès le début de ce débat ; vous êtes contre l’avortement dans tous les cas ?

Jean-Marie Le Méné : Moi je suis pour l’avortement zéro.

Europe 1 : Donc l’avortement dans tous les cas.

Jean-Marie Le Méné : Oui, absolument. Parce que je pense que dans l’avortement on ne dit pas la vérité sur l’acte. L’acte de l’avortement est un acte de mort, évidemment, c’est une vérité qui rend très mal à l’aise. C’est vrai qu’on est très mal à l’aise par rapport à ça, mais l’acte lui-même il est même caché et on a caché cette vérité là aux femmes depuis 40 ans. Et, je suis désolé, c’est ça qui est le problème.
Et aujourd’hui, dans les textes de lois qui vont être votés cet après-midi probablement, il y a même deux ans de prison pour ceux qui vont dire la vérité sur l’avortement.

Europe 1 : Mais c’est quoi la vérité ?

Jean-Marie Le Méné : La vérité sur l’avortement, c’est faire mourir un être humain avant la naissance. C’est exactement la vérité objective, factuelle, scientifique de ce qu’est un avortement. C’est une violence or, malheureusement, on en cache la vérité.

Europe 1 : Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du planning familial, qu’est-ce que vous pensez de sa définition ?

Marie-Pierre Martinet : C’est la sienne.

Jean-Marie Le Méné : C’est celle du dictionnaire chère Madame.

Marie-Pierre Martinet : Monsieur, la question elle n’est pas de savoir si on est pour ou si on est contre, elle est la réalité des femmes qui se retrouvent enceintes et qui ne souhaitent pas ou qui ne peuvent pas poursuivre une grossesse. Dans c’est cas là on fait quoi ? On les laisse ?

Jean-Marie Le Méné : On les aide.

Europe 1 : On les aide en faisant quoi ?

Jean-Marie Le Méné : On les aide en soulageant leur détresse, en les accompagnant. Il n’y a pas une détresse qui mérite la mort de l’enfant.

Europe 1 : ça vous fait soupirer, Marie-Pierre Martinet.

Marie-Pierre Martinet : Oui, cela me fait soupirer parce que je trouve effectivement c’est une vision extrêmement morale, jugeante. Je crois que le droit à l’avortement est important pour celles qui choisissent d’y avoir recours, que celles qui ne souhaitent pas y avoir recours n’y ait pas recours, je vous dirais que ça c’est la conscience de chacun. Mais, par principe, ériger une loi qui dirait qu’aucune femme ne peut interrompre une grossesse, c’est d’abord nier la réalité depuis des siècles : une femme qui ne souhaite pas d’enfant trouvera tous les moyens. C’est nier ce qui s’est passé avant le vote de la loi où il y avait 800 000 IVGs. Alors est-ce que l’on veut revenir aux aiguilles à tricoter ?

Jean-Marie Le Méné : Ce sont des chiffres qui sont faux, 800 000 IVGs, il n’y a pas eu 800 000 IVGs avant la loi, c’est n’importe quoi.

Marie-Pierre Martinet : Monsieur, puis-je terminer? “N’importe quoi”, on peut effectivement s’envoyer des anathèmes à la figure, je ne pense pas que ce soit ça qui fasse progresser le débat. Je crois que ce qui est important à prendre en compte, c’est la réalité vécue par les femmes. Après, que certaines ne souhaitent pas y recourir, ça je vous dirais c’est tout à fait légitime et c’est leur droit, en fonction de leurs convictions. Mais en même temps, est-ce que l’on veut revenir – parce que c’était ça par contre Monsieur, la réalité avant la loi de 75 – à des femmes qui arrivent avec des hémorragies, complètement abîmées parce qu’elles avaient eu recours à un avortement clandestin? Je ne crois pas, je crois que c’est un enjeu de santé publique.

Jean-Marie Le Méné : Il ne faut pas les encourager à avorter clandestinement

Marie-Pierre Martinet : Personne n’encourage personne à avorter !
Europe 1 : Le problème c’est que si on a plus le droit d’avorter légalement, forcement il y aura des avortements clandestins.

Jean-Marie Le Méné : Il faut arrêter de parler d’un droit à l’avortement, il n’y a pas de droit à l’avortement, ni en droit français, ni en droit européen, ni en droit international. C’est une tolérance, c’est une dérogation à un principe qui est supérieur qui est celui du respect de la vie.

Marie-Pierre Martinet : Il n’y a pas de vie avant la naissance.

Jean-Marie Le Méné : Il n’y a pas de vie avant la naissance ?

Marie-Pierre Martinet : Non Monsieur, la reconnaissance la personne…

Jean-Marie Le Méné : C’est un propos négationniste, vous ne pouvez pas dire ça, ça n’a aucun sens sur le plan scientifique, point.

Marie-Pierre Martinet : Je dis simplement qu’il n’y a qu’un embryon avant, que le statut juridique s’acquière au moment de l’accouchement, point.

Europe 1 : Jean-Marie le Méné, quand une jeune fille de 14 ou 15 ans se fait violer, elle tombe enceinte

Jean-Marie Le Méné : Ah, l’argument du viol.

Europe 1 : Ce n’est pas “l’argument”, on parle de réalité.

Jean-Marie Le Méné : Il faut d’abord attraper le violeur et le mettre en prison pour qu’il ne recommence pas.

Europe 1 : Bien sûr.

Jean-Marie Le Méné : Et ensuite on aide la femme, on la soutient. Et de toute manière cet enfant, s’il y a un enfant issu du viol, ce qui n’est pas certain…

Marie-Pierre Martinet : Mais qu’est ce qu’on va faire de cet enfant, qui est issu du viol ?

Jean-Marie Le Méné : Il n’y est pour rien cet enfant !

Marie-Pierre Martinet : La Pologne a été condamnée par la Cour Européenne parce que la Pologne, qui est un pays qui a une des lois les plus restrictives en Europe, …

Jean-Marie Le Méné : Les plus protectrices de la vie, vous voulez dire. 

Marie-Pierre Martinet : …[a autorisé l’avortement] en cas de viol et de maladie grave pour la mère. Elle a été condamnée par deux fois par la cour européenne parce qu’elle n’a même pas mit en place les mesures qu’elle s’appliquait à elle-même. On a une jeune fille à qui on a refusé une IVG parce qu’elle avait été violée à l’âge de 14 ans. On a refusé une IVG à une femme alors qu’elle risquait de devenir aveugle, elle avait déjà trois enfants, c’était une indication pour la Pologne. Ça fait deux fois, c’est pareil sur l’Irlande. Alors, on fait quoi ? On s’assoit tranquillement au nom de sa morale bien pensante en laissant les femmes de coté ?

Jean-Marie Le Méné : Là je peux vous dire que la France va être condamnée à travers la loi qui va être votée là, parce que c’est une loi liberticide.

Marie-Pierre Martinet : Mais non, pas liberticide, au contraire, elle offre des choix.

Jean-Marie Le Méné : Et proposer deux ans de prison pour ce qui diront la vérité sur l’avortement, parce que c’est ça qui est visé.

Marie-Pierre Martinet : Mais c’est quoi la vérité, la vérité c’est quoi ? C’est des contre vérités!

Jean-Marie Le Méné : C’est de dire le contraire de ce qui est dit sur le site de l’avortement de l’état.

Marie-Pierre Martinet : C’est quand on dit à une femme que l’avortement c’est comme quand on force une porte et qu’après elle ferme mal, mais c’est une ineptie de premier ordre!

Jean-Marie Le Méné : Le site de l’avortement étatique ne donne pas la vérité sur l’acte, on a moins d’informations sur l’avortement quand on va sur ce site que quand on va sur un site où l’on parle de l’extraction des dents de sagesses.

Marie-Pierre Martinet : Mais c’est faux, mais c’est faux, comment pouvez-vous avancer des choses pareilles ?

Europe 1 : On va aller au standard dans un instant, je n’ai pas eu la réponse à ma question mais je pense l’avoir comprise, quand une jeune fille de 14 ans se fait violer, si elle tombe enceinte…

Marie-Pierre Martinet : Il faut qu’elle le garde et qu’elle s’en occupe toute sa vie

Jean-Marie Le Méné : On ne rajoute pas une violence à une autre violence

Marie-Pierre Martinet : Ce n’est pas une violence, c’est une libération, c’est une solution à un problème.

Jean-Marie Le Méné : Une violence ne guérit pas d’une autre violence. Tuer son enfant ne vous guérit pas d’avoir été violé.

Marie-Pierre Martinet : Ce n’est pas un enfant.

Jean-Marie Le Méné : Ce n’est pas un enfant ? C’est un scoop !

Marie-Pierre Martinet : Non, c’est un embryon

La suite de l’émission est a ré-écouter (question des auditeurs) ici : 

http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Le-buzz-du-jour/Sons/Faut-il-remettre-en-cause-le-droit-a-l-avortement-1777777/

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